Martial Imbert. La Vie et les mœurs au Mont Saint-Michel. Musée du Mont Saint-Michel, 1912. In-8. viii-194 p., avec gravures.

« Le Mont Saint-Michel, tour à tour ou à la fois chapelle, pèlerinage, monastère, citadelle, prison, doit à sa situation géographique peut-être unique de pouvoir rappeler la vie du pays dans sa triple manifestation religieuse, militaire, civile, et de présenter ainsi, dans ses divers monuments, les principales phases de la civilisation française. » C’est beaucoup dire ; mais le cadre est certainement vaste et il était tentant d’essayer de le remplir. Une histoire de France, vue en raccourci du haut du Mont Saint-Michel, pourrait n’être pas sans intérêt pour ceux mêmes qui la liraient dans leur fauteuil ; il y faudrait seulement du savoir et du talent. M. Imbert a fait trop d’emprunts à des ouvrages sans autorité ; p. 10, il confond l’auteur d’un mauvais livre sur les dieux gaulois avec un savant économiste, son oncle ; p. 17, il qualifie les populations « protohistoriques » de « gauloises et gallo-romaines », ce que je ne comprends pas ; p. 19, il écrit Lognon, cacographie qui avait le don de fâcher notre éminent confrère (de même, p. 61, Guinebert au lieu de Guignebert) ; p. 23, je ne vois pas pourquoi il est de « haute convenance » de ne pas insister sur certaines légendes, car le soin de la vérité historique doit prévaloir en toutes choses (1).

S[alomon] R[einach]

(1) Tel paraît être ailleurs l’avis de l’auteur lui-même (p. 76).

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