Leroux, Gabriel: Les origines de l’édifice hypostyle, en Grèce, en Orient et chez les Romains. In-8, xviii-357 p., avec 74 gravures.
(Paris, Fontemoing 1913)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 258-259
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Number of words: 355 words
 
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G. Leroux. Les origines de l’édifice hypostyle, en Grèce, en Orient et chez les Romains. Paris, Fontemoing, 1913. In-8, xviii-357 p., avec 74 gravures.


 

« On a voulu montrer de quelles manières diverses les Grecs, les Orientaux, les Romains ont conçu l’édifice à colonnes et préciser le rapport historique de ces trois termes : hypostyle grec, hypostyle oriental, basilique romaine » (p. x). C’est la découverte de la grande salle hypostyle de Délos qui a donné naissance à ce beau livre, tableau systématique et parfaitement disposé de l’évolution des plans d’édifices depuis la première demeure absidale, suggérée par l’habitation rupestre, jusqu’à la basilique chrétienne. Nous voyons naître, à côté de ce premier type, celui de la construction rectangulaire, ancêtre du megaron, puis les types divergents de l’architecture crétoise, influencés par l’art oriental, les modèles doriens, ceux de la Grèce classique, les survivances et les transformations successives du type absidal et le long développement de l’architecture à colonnes, dérivant du megaron, issu lui-même de la hutte. Un des caractères de cette histoire, où les influences étrangères sont presque nulles jusqu’à l’époque alexandrine, c’est le conservatisme de l’art grec. « A partir du VIe siècle, l’histoire du temple, ou du moins celle du sékos, n’a plus à enregistrer de fait nouveau. » C’est la salle hypostyle alexandrine qui donna naissance à la basilique romaine ; mais il y eut des basiliques de style grec à côté des basiliques de style oriental et c’est à cette basilique de type grec (distingué comme type B par M. Leroux) que se rattache étroitement la basilique chrétienne (voir les plans juxtaposés aux pp. 316, 317). Il existait des édifices du type B affectés à des cultes païens, notamment le Baccheion découvert en 1894 à Athènes, dont la ressemblance avec les églises d’Afrique est tout à fait frappante ; le télestérion des Cabires, à Samothrace, offre la même disposition. C’est donc, en réalité, de l’église païenne, distincte du temple, que dérivent les églises du culte nouveau ; le nom même de la basilique a été emprunté par les chrétiens non aux grandes constructions des forums, mais à des lieux de culte païens, comme la basilica Hilariana de Rome, consacrée par les Dendrophores à Attis et à la Mère des Dieux (p. 323).

S[alomon] R[einach]