Carl Schuchardt. Westeuropa als alter Kulturkreis (extr. des Sitzungsberichte de l’Académie de Berlin, 1913, xxxvii, p. 734-765, avec gravures).

M. Schuchardt s’enrôle parmi les adversaires du mirage oriental et appuie son opinion d’arguments pleins d’intérêt. Il fait notamment ressortir les liens intimes qui unissent le néolithique ancien de l’Europe occidentale au paléolithique ; le fait de ces survivances exclut l’hypothèse d’influences orientales, mais rend l’hypothèse inverse assez vraisemblable. La céramique dérivant du vase de cuir (Beutel), qui parait la plus ancienne en Occident, a rayonné vers l’Orient ; de même, le large poignard métallique, imité du poignard en silex de forme semblable. L’ensevelissement dans l’attitude accroupie ne se trouve pas partout à la même époque; il se constate d’abord dans l’Europe occidentale, aux temps quaternaires. C’est dans cette région (Espagne, Gaule, Italie) que seraient même nées les idées sur la vie future, qu’accusent les dolmens et notamment les menhirs (supports ou trônes d’âmes volantes ?). Les maisons circulaires et les oppida (ces derniers inconnus en Crète) se sont répandus de l’Ouest à l’Est, etc. Ceux qui ont formulé, longtemps avant M. Schuchardt, des conclusions analogues aux siennes, ne seront pas les derniers à se réjouir de la faveur qu’elles semblent regagner et des nouvelles considérations dont elles s’autorisent ; mais il faut attendre, avant de parler trop haut, que le paléolithique de l’Europe orientale, encore presque complètement inconnu, ait été étudié comme celui de la Gaule et de l’Ibérie.

S[alomon] R[einach]

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