Gustave Erich Lung. Memnon. Bonn, Ludwig, 1903. In-8, 89 p.

Alors quel’Iliade ne donne pour alliés aux Troyens que les peuples voisins de la Troade, l’Ethiopide, dont le contenu nous est connu par des résumés en prose et par la Table Iliaque, fait intervenir des peuples et des héros venus de régions très lointaines pour secourir les Troyens après la mort d’Hector. L’un de ces héros est Memnon, comme Achille fils d’une déesse, roi des fabuleux Ethiopiens qui furent, de bonne heure, conçus et figurés comme des nègres. C’est un vrai prince de féerie dont la destinée nous serait plus familière si le poème d’Arctinos de Milet était venu jusqu’à nous. M. Lung n’a pas tenté une restitution de l’Ethiopide, ni même une étude critique de la légende de Memnon, qui subit plus d’une transformation au cours des siècles. Il s’est occupé surtout des œuvres céramiques, d’ailleurs très nombreuses, où l’on a reconnu ou cru reconnaître Memnon. Sa dissertation contient des catalogues précieux et montre l’heureuse indépendance de l’auteur à l’égard des interprétations reçues. Notons qu’il discute (à propos de la psychostasie) l’explication du relief de Boston par M. Studniczka, sans y donner son assentiment, mais sans pouvoir en proposer d’autre ; il ne mentionne l’interprétation récente de M. Eisler que pour la déclarer incompréhensible, ce qui est, pour dire le moins, excessif (p. 82).

S[alomon] R[einach]

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