Gabriel Rouchès. La peinture bolonaise à la fin du XVI^e siècle. Les Carrache. Paris, Alcan, 1913. In-8, 307 p., avec 16 planches hors texte.

Depuis quelques années, en Italie surtout, l’attention des historiens de l’art s’est portée de nouveau vers la peinture éclectique qui fleurit, dans la péninsule après la mort de Michel Ange et exerça sur l’Europe occidentale une influence beaucoup plus considérable que les écoles dites primitives, objets de tant d’études de nos jours. Il est heureux qu’il se soit trouvé en France un érudit assez zélé pour s’associer (après Marcel Reymond, Lemonnier, de Navenne et quelques autres) à cette enquête, qui n’en est encore qu’à ses débuts. L’ouvrage de M.G. Rouchès comprend deux parties : 1° Un essai, généralement judicieux sinon bien écrit, sur l’état politique, moral, intellectuel et artistique de l’Italie vers 1585-1590, à l’époque où prend naissance l’école bolonaise des Carrache ; 2° une monographie des Carrache (1), suivie d’une liste de peintre italiens entre 1560 et 1619, d’un tableau chronologique de la vie des Carrache, d’un essai de catalogue de leurs œuvres et d’une bibliographie. Ce catalogue laisse à désirer ; on ne trouve ni les numéros des peintures dans les musées, ni l’indication des collections par lesquelles ont passé celles dont on peut suivre le sort. Une comparaison de ces listes avec l’index de l’édition anglaise de Waagen me porte à croire que le travail est à refaire ; même les listes de la dernière édition de Bryan et du Dictionnaire de Bénézit sont, à certains égards, plus complètes que celles de M. Rouchès et rien ne nous apprend d’après quel principe ces dernières ont été compilées (2).

S[alomon] R[einach]

(1) L’information de l’auteur est souvent insuffisante ; il ne connaît qu’un petit nombre de travaux récents.

(2) La pl. II reproduit, avec la vieille attribution à Ramenghi, un tableau qui est certainement de Jules Romain. — L’Arétin d’Aug. Carrache, « ce recueil sur lequel il nous est interdit d’insister » (p. 183), devait[,] au contraire, être l’objet d’une notice bibliographique ; les relations entre cet ouvrage et celui de Marc Antoine, dont il n’existe pas un seul exemplaire complet, posent des problèmes qui ne sont pas résolus. Personne ne s’attendait à voir reproduire ces gravures libres, mais il est un peu puéril de n’en parler que par prétérition.

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