Marteaux, Charles - Le Roux, Marc: Boutæ (les fins d’Annecy). Vicus gallo-romain de la cité de Vienne. In-8, 518 p., avec nombreuses gravures et plans.
(Annecy, Abry 1913)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, p. 429-430
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Ch. Marteaux et Marc Le Roux. Boutæ (les fins d’Annecy). Vicus gallo-romain de la cité de Vienne. Annecy, Abry, 1913. In-8, 518 p., avec nombreuses gravures et plans.


 

C’est un vrai trésor d’antiquités que nous révèle ce bel ouvrage ; connues déjà en partie, mais dispersées, elles dérivent un intérêt nouveau et très vif de leur réunion. La station gallo-romaine d’où elles proviennent est bien connue des archéologues, à cause des admirables bronzes qu’elle a donnés à la collection Dutuit ; toutes les époques, depuis celle de la pierre polie, y sont d’ailleurs richement représentées. La plaine des Fins est située à l’extrémité nord du lac d’Annecy : dans la partie méridionale de cette plaine est le vicus appelé Bautas dans l’Itinéraire Antonin, Boutae dans une inscription (au XIIIe siècle, territoire de Bouz) qui fut une station de la voie impériale de Darentasia (Moûtiers) à Genève. Depuis la brochure consacrée en 1863 à cet emplacement par l’abbé Ducis, il n’avait été l’objet d’aucun travail d’ensemble ; mais les découvertes qui s’y sont succédé et dont la plupart ont enrichi le musée d’Annecy ont été enregistrées dans la Revue savoisienne. M. Marteaux, professeur à Annecy depuis 1884, a poursuivi l’enquête de ses prédécesseurs, de concert avec M. Marc Le Roux, conservateur du musée et successeur de L. Revon, l’auteur des Inscriptions antiques de la Haute-Savoie (1869). De cette collaboration est résulté un ouvrage d’une précision méticuleuse, dont la première partie est consacrée à l’histoire des fouilles et à l’inventaire raisonné des objets recueillis, la deuxième à la topographie et à l’histoire du vicus, dont un plan général a été dressé. Assurément, il y aurait encore lieu de procéder à des fouilles sur cet emplacement privilégié ; mais si l’absence d’une loi des antiquités en France rend un pareil travail difficile, nous possédons du moins, pour cette localité, un répertoire archéologique comme il en existe pour bien peu de villes romaines. Les illustrations, nombreuses et sobres, sont fort instructives ; j’appellerai particulièrement l’attention sur la curieuse statuette de Maïa (p. 97). La connaissance du travail des métaux et de l’argile chez les Gallo-romains (fibules, outils, vases à reliefs, etc.) trouvera dans ce livre, pourvu d’un excellent index, une source d’informations abondantes et d’excellente qualité. Il fait également honneur à ceux qui l’ont écrit et à la Société Florimontaine qui l’a publié.

S[alomon] R[einach]