Jules Baillet. Le régime pharaonique dans ses rapports avec l’évolution de la morale en Égypte. Paris, Geuthner, 1913. In-8, xv-810 pages.

L’idée maîtresse de ce volumineux et savant ouvrage est que le culte de la personne divine du pharaon domine toute la morale égyptienne et préside à l’évolution des idées morales dans ce pays. Pour établir cette thèse, qui n’est pas absolument nouvelle, mais que l’érudition de l’auteur a marquée de son sceau, M. Baillet est entré dans de longs détails tant sur la société égyptienne que sur les formes de la religion pharaonique ; il l’a fait avec beaucoup de clarté, de sorte que les non-égyptologues peuvent suivre son exposé et s’en instruire. Mais je veux me retrancher ici derrière le jugement du premier égyptologue de notre temps qui, ayant rendu compte de ce livre avec sa maîtrise habituelle (Maspero, Revue critique, 1913, II, p. 181-184), n’a mêlé que peu de réserves à beaucoup d’éloges et a même défendu M. Baillet contre l’accusation qui vient à l’esprit dès que l’on a vu et soupesé son ouvrage, celle de n’avoir pas su se borner. « L’auteur, dit-il, a jeté vingt années de sa vie dans son œuvre : personne, songeant à ce grand espace de temps, ne s’étonnera qu’elle soit aujourd’hui si forte, si pleine et parfois si touffue ». Il y a des index très détaillés et une énorme bibliographie.

S[alomon] R[einach]

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