Cornelius, H.: Elementargesetze der bildenden Kunst. In-8, viii-197 p., avec 240 figures et 13 planches.
(Leipzig, Teubner 1908)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 153-154
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 248 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1005
 
 

H. Cornelius. Elementargesetze der bildenden Kunst. Leipzig, Teubner, 1908. In-8, viii-197 p., avec 240 figures et 13 planches.


L’ouvrage de M. Cornelius se rattache, par sa doctrine, à l’opuscule célèbre et lycophronien de M. Hilde­brand, Problem der Form in der bildenden Kunst, dont j’ai vu une traduction anglaise un peu plus obscure encore que l’original. On ne m’ôtera pas de la ­tête que tout peut se dire en langage courant et que la frappe de mots nouveaux n’accuse pas l’abondance, mais la pénurie des idées précises. Voici une traduc­tion un peu clarifiée de la conclusion (p. 191) ; « Les conditions fondamentales de la représentation artistique de l’espace sont aussi celles de toute représentation artistique en général ; mais l’art ne consiste pas seulement dans l’obéissance à ces règles. Elles n’en sont que les conditions élémentaires ; c’est dans leur accomplissement (Erfüllung) que consiste l’art. A côté de la représenta­tion visible de l’espace, là où il y a lieu de s’enquérir sur la fonction de l’objet de la représentation, cette fonction doit être rendue comme l’effet du phénomène et la valeur de l’œuvre d’art dépend essentiellement de la bonne exécution de cette tache. Qu’un espace soit très justement caractérisé dans un tableau par des figures humaines, si ces figures font l’effet de poupées de bois, le tableau n’est cependant pas une œuvre d’art, malgré la justesse de la représentation de l’espace ». Il faut donc savoir composer, dessiner, et même peindre pour produire un bon tableau. Je m’en doutais.


S[alomon] R[einach]


L’ouvrage de M. Cornelius se rattache, par sa doctrine, à l’opuscule célèbre et lycophronien de M. Hilde­brand, Problem der Form in der bildenden Kunst, dont j’ai vu une traduction anglaise un peu plus obscure encore que l’original. On ne m’ôtera pas de la ­tête que tout peut se dire en langage courant et que la frappe de mots nouveaux n’accuse pas l’abondance, mais la pénurie des idées précises. Voici une traduc­tion un peu clarifiée de la conclusion (p. 191) ; « Les conditions fondamentales de la représentation artistique de l’espace sont aussi celles de toute représentation artistique en général ; mais l’art ne consiste pas seulement dans l’obéissance à ces règles. Elles n’en sont que les conditions élémentaires ; c’est dans leur accomplissement (Erfüllung) que consiste l’art. A côté de la représenta­tion visible de l’espace, là où il y a lieu de s’enquérir sur la fonction de l’objet de la représentation, cette fonction doit être rendue comme l’effet du phénomène et la valeur de l’œuvre d’art dépend essentiellement de la bonne exécution de cette tache. Qu’un espace soit très justement caractérisé dans un tableau par des figures humaines, si ces figures font l’effet de poupées de bois, le tableau n’est cependant pas une œuvre d’art, malgré la justesse de la représentation de l’espace ». Il faut donc savoir composer, dessiner, et même peindre pour produire un bon tableau. Je m’en doutais.

S[alomon] R[einach]