A. Merlin et L. Poinssot. Les Inscriptions d’Uchi Majus. Paris, Leroux, 1908, gr. in-8°, 127 p.

Cet ouvrage forme le second fascicule des « Notes et Documents publiés par la Direction des Antiquités et Arts », aux frais du gouvernement tunisien. Le premier contient la description par A. Merlin des ruines du temple d’Apollon à Bulla Regia, avec celle d’une douzaine de statues retrouvées en excellent état. C’est sur la route qui mène de Bulla Regia à Thugga, dominant la vallée de l’Oued Arkou, que s’élèvent les ruines d’Uchi Majus, auxquelles six vastes citernes antiques ont valu le nom d’Henchir-ed-Douamis (des Souterrains) : enceinte restaurée par les Byzantins, restes de deux temples de bonne époque, d’un petit amphithéâtre, d’un arc de triomphe à colonnes corinthienne sur la hauteur, quelques ruines d’exploitations agricoles dans la vallée, c’est tout ce qui subsiste de la colonia Mariana Augusta Alexandriana Uchitanorum Majo­rum. Ce nom résume toute son histoire : ville numide d’abord, comme Bulla Regia, elle fut rattachée à la province romaine d’Afrique et dotée de vétérans par Marius ; Auguste en fit peut-être un municipe et Alexandre Sévère une colonie ; évêché sous les Byzantins, elle fut remise en état de défense par eux. Les 160 inscriptions que MM. Merlin et Poinssot ont ajoutées, la plupart d’après les recherches du capitaine Gondouin, aux 22 textes copiés en 1885, par MM. Cagnat et S. Reinach (CIL., VIII, 15446-67) ne nous font pas seulement connaître les dieux de cette petite ville (Saturne, Esculape, Mercure, Ops, Salus, Concordia, Victoria, Karthago) et la filiation des propriétaires des grands praedia voisins ; un savant commentaire a su mettre en relief les nombreux détails nouveaux que ce corpusculum, aussi riche que celui de Thugga dressé en 1906 par M. Poinssot, apporte à l’histoire territoriale de ce coin d’Afrique romaine.

A[dolphe] J[oseph]-R[einach]

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