Karl Müllenhoff. Deutsche Altertumskunde t. V, 2e éd., par Max Roediger, Berlin, Weidmann, 1908. In-8°, 436 p.

Quand Müllenhoff mourut, en 1883, il n’avait pu publier (1870) que le 1er vol. du grand ouvrage sur les Antiquités germaniques dont il avait exquissé [sic] le plan dès 1850. De toute l’histoire des Indo-Européens, qu’il se proposait alors de traiter dans le 1er vol., depuis leur départ du Pamir jusqu’à l’établissement de cette dernière vague d’immigrants aryens que les Germains représentaient à ses yeux, il finit par ne rien garder dans le vol. paru en 1870, consacré tout entier à l’étude des sources littéraires relatives à l’histoire des origines occidentales, depuis les poèmes homériques et les premiers périples phéniciens jusqu’à Pythéas, Stra­bon et Ptolémée. Le 2e vol., qu’il laissait à sa mort prêt pour l’impression, passait d’abord en revue tous les voisins des Germains au N. et à l’E. (Æstii, ­Vénétes, Finnois, Slaves), puis les invasions celtiques, enfin, avec les Bastarnes, les Cimbres et les Teutons, l’entrée en contact avec les Romains des Germains mêlés aux hordes gauloises. Les papiers de Müllenhoff contenaient encore une étude sur les origines des Germains dans leurs rapports avec les populations scytho-gétiques d’une part, ibéro-ligures de l’autre ; des recherches sur chacun des peuples germains sous forme de commentaire, à la Germania de Tacite ; enfin des essais sur les épopées scandinaves considérées comme devant à la mythologie germanique leurs éléments les plus anciens. Ce sont ces importants fragments du vaste ouvrage rêvé par Müllenhoff que Max Roediger a publiés après sa mort : le t. II des Deutsche Alterthumskunde en 1887, le t. III en 1892 ; le t. V en 1891, le t. IV (contenant le commentaire de la Germania) en 1898 et 1900. Les rééditions du t. I en 1890 et du t. II en 1906 sont loin d’avoir été de simples réimpressions : non seulement nombre d’erreurs ont été corrigées, mais des additions notables y ont été faites d’après les papiers inédits de Müllenhoff ou des articles publiés par lui ailleurs. Il en est de même de la présente réédition du volume consacré à la Voluspa, aux Eddas et aux Niebelungen. Les plus impor­tantes additions forment trois appendices ; 1° critique, parue en 1881, des Studien über die Entstehung der Nordischen Götter und Helden Sage, où Bugge soutenait que l’épopée scandinave n’était qu’une imitation tardive (v. 800) des mythes et légendes de la Grèce déjà influencée par le christianisme ; 2° note sur le sens d’un terme de la Voluspa, ragnaröckr « le crépuscule des dieux » ; 3° une étude sur les mots nordiques se terminant en nâra.

A[dolphe] J[oseph] R[einach]

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