Naef, Albert: Chillon. Tome I. La Camera Domini. In-4°, viii, 177 et lv p., avec XX planches et 142 gravures dans le texte.
(Genève. Boissonnas 1908)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 181
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Albert Naef. Chillon. Tome I. La Camera Domini. Genève. Boissonnas, 1908. In-4°, viii, 177 et lv p., avec XX planches et 142 gravures dans le texte.


Illustré des magnifiques photographies de M. Boissonnas, de planches d’archi­tecture et de planches en couleurs d’après des restes de peintures murales, ce somptueux volume est le premier d’une série qui doit être consacrée au château de Chillon et à la restauration prudente dont il est l’objet depuis 1894, sous la direction de M. Albert Naef. Il concerne exclusivement la « chambre des comtes de Savoie », par laquelle l’étude et la restauration ont commencé ; le volume suivant contiendra l’histoire générale du château. La tour du Duc existe depuis neuf siècles ; c’est là qu’était placée la modeste chambre à coucher des comtes, puis ducs de Savoie. La désignation actuelle remonte à Amédée VIII, premier duc de Savoie ; elle fut adoptée par les Bernois après la conquête de 1536 et s’est conservée jusqu’à nos jours. Le nom primitif, turris de Alingio, Alingii ou Alingiorum (tour d’Alinge) paraît en 1260 ; il est encore inexpliqué, aucun document ne nous éclairant sur les relations d’une famille d’Alinge avec Chillon. Pourtant, au XIVe siècle, les comptes de la châtellenie du Chillon et ceux du péage de Villeneuve mentionnent des biens, situés dans la châtellenie, qui ont été acquis de Guillaume d’Alinge. C’est donc probablement un membre de cette famille qui fut parmi les premiers possesseurs de Chillon.

La « restauration conservatrice » de Chillon est louée sans réserves dans la préface, due à la plume compétente de M. Henri de Geymüller. Elle a pour objet de réaliser le vœu éloquemment exprimé en 1841 par R. Toepffer : « Que jamais cette demeure ne tombe, que jamais cette fleur de notre lac, brisée par les vagues, ne disparaisse sous les flots ; il est des ruines si chères qu’il faut étayer leur décrépitude et à force de soins les contraindre de vivre ».

S[alomon] R[einach]