Falke, Otto von: Das rheinische Steinzeug. 2 vol. pet. In-fol. de. 138 et 128 p., avec 26 pl. et 262 fig.
(Berlin, Meisenbach Riffarth und Co. 1908)
Compte rendu par Jean-Joseph Marquet de Vasselot, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 182-183
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Otto von Falke, Das rheinische Steinzeug. Berlin, Meisenach [sic] Riffarth und Co. 1908 ; 2 vol. pet. In-fol. de. 138 et 128 p., avec 26 pl. et 262 fig.


Les grès émaillés de la renaissance septentrionale sont depuis longtemps recherchés et ont été souvent étudiés ; leur bibliographie est même assez abondante ; mais les auteurs de presque tous ces travaux ont malheureusement été entraînés par des partis-pris qui enlèvent à leurs ouvrages une grande partie de leur valeur. Ils se sont trop souvent efforcés de justifier l’ancienne dénomina­tion de « grès flamands », désignation que depuis les travaux du chanoine Dornbusch en 1873 on devait considérer, malgré la tradition commerciale, comme erronée. C’est ce qui enlève, notamment, beaucoup de sa valeur scienti­fique au grand ouvrage de M. Solon.

La préoccupation légitime d’apporter de la clarté et des preuves dans un débat confus, amena un amateur de Wiesbaden, M. Ernest Zais, à entreprendre une étude sérieuse de la question. Il transcrivit diligemment de nombreux docu­ments d’archives, et d’autre part recueillit avec soin les fragments céramiques que les fouilles et les travaux de construction mirent à jour dans les divers centres de fabrication (1). Il venait de commencer à tirer parti de ses longues recherches, quand la maladie, puis la mort, interrompirent son ouvrage. Mais il n’avait pas voulu que le fruit de ses peines fût perdu. Il légua au Kunstgewerbe-Museum de Cologne toutes ses collections de céramiques, et au directeur de ce Musée, M. Otto von Falke, toutes ses notes, avec la somme nécessaire pour­ en assurer la publication.

La collaboration de M. Zais et et [sic] de M. von Falke a permis d’éditer deux beaux volumes, où l’histoire du grès dans les provinces rhénanes est enfin établie d’une façon véritablement scientifique. Dans le premier, M. von Falke donne d’abord des renseignements sur la technique du grès, sur les potiers, les décorateurs et les marchands ; puis il étudie les débuts de la fabrication au moyen âge, les ateliers de Cologne (qu’il fit connaître il y a quelques années), et ceux de Siegburg. Dans le second volume sont examinés et classés les produits des grands ateliers de Raeren et de la région du Westerwald (nouvelle désignation qui remplace celle, moins exacte, de Nassau).

Les collections parisiennes ne sont pas très riches en grès rhénans, et il est difficile d’y suivre l’exposé, clair et probant, de M. von Falke. Du moins la petite série du Louvre, — qui provient en grande partie de la donation Sauvageot — renferme quelques pièces très importantes, que M. von Falke a reproduites, et sur lesquelles il donne des renseignements qui corrigent très utilement les catalogues du Musée.              

J[ean-Joseph] M[arquet de] V[asselot]

(1) Quand fera-t-on de même en Italie, où l’exemple donné par M. Argnani pour Faenza n’a guère été suivi ?