Stahl, G. - Götzfried, K.: - De bello Sertoriano. In-8°, 89 p. - Annalen der römischen Provinzen beider Spanien, 218-154. In-8°, 112 p.
(Erlangen 1907)
Compte rendu par Adolphe Joseph Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 186-187
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G. Stahl. De bello Sertoriano. Erlangen, 1907. In-8°, 89 p. K. Götzfried. Annalen der römischen Provinzen beider Spanien, 218-154. Erlangen, 1907. In-8°, 112 p.


Tandis que la conquête par les Romains de la Gaule, de l’Angleterre et de la Germanie a été l’objet de tant de travaux, l’histoire de la conquête de l’Espagne est encore à faire. Sur cette conquête, si difficile que les Romains ne l’achevèrent que sous Auguste, après l’avoir commencée au temps de la deuxième guerre punique, si les textes sont très dispersés, ils n’en sont pas moins très abondants et ne demandent qu’une mise en œuvre scienti­fique. Les guerres des Scipions en Espagne ont fait l’objet, en 1892, d’une dissertationde Leipzig per [sic] Joh. Frantz ; le savant italien N. Feliciani paraît avoir entrepris une histoire de la deuxième guerre punique en Espagne (Rivista di Storia antica, 1905 et Boletin de la Real Acad. de Hist., 1907). De 218 à 154, les annales des deux provinces romaines ont été écrites par K. Götzfried dans une dissertation composée en 1907 à Erlangen, ville où professe le professeur Schulten, dont ses fouilles à Numance ont fait un des meilleurs connaisseurs de l’Espagne au temps de la République, C’est sous sa direction également qu’a été composé le travail de Stahl sur la guerre de Sertorius. La première partie, consacrée aux sources, n’est pas la moins intéressante. Varron y apparaît comme la source commune de Salluste, de Tite-Live, d’Appien et de Strabon ; pour Strabon, il faut ajouter un contemporain d’Auguste nommé Tanusius Geminus ; pour Tite­-Live, Galba. De Salluste dérive Plutarque et de Plutarque Zonaras ; Tite-Live ne nous est connu pour cette période que par Velleius Paterculus d’une part et l’Épitome de l’autre, d’où dérivent les Periochae, Florus, Eutrope et Orose.

Dans la deuxième partie, pour chaque événement des année [sic] 81 à 71, les textes sont groupés et discutés ; je pense que la chronologie de cette guerre y est établie de façon définitive. Il n’est que juste d’ajouter que M. S. reconnaît avoir les plus grandes obligations aux deux travaux que Bienkowski a consacrés aux sources de cette guerre (Acta Academiae Cracoviensis, 1900) et à son histoire même (Wiener Studien, 1891). Espérons que le savant professeur de Cracovie ne tardera pas à nous donner, comme suite à ses études, le fascicule concernant les Espagnols de sa grande publication des Barbarorum Imagines. Le côté archéologique a été malheureusement entièrement négligé par M. S., bien qu’il y aurait eu grand parti à tirer des monnaies tant des tri­bus indigènes que des généraux romains et de gemmes comme celle qui repré­sente la biche de Sertorius. Ce dernier épisode et les trophées monétaires auraient dû amener M. S. à l’étude si nécessaire de l’armement et des croyances des Lusitaniens ; avec les difficultés naturelles du théâtre des opérations — une carte aurait été indispensable — c’est l’état militaire et religieux de ce peuple qui explique surtout sa longue résistance. Il suffit de parcourir les deux vo­lumes de Leite de Vasconcellos, Religioes da Lusitania, pour se rendre compte de tout ce que M. S. aurait gagné à étudier ce côté de la question. Pour le traité entre Sertorius et Mithridate, que M. S. place au printemps de 75, on s’étonne qu’il n’ait pas consulté le Mithridate de Th. Reinach qui penche pour l’hiver de 74. Un appendice donne, pour l’époque de la guerre, les gouverneurs des deux Espagne et de la Gaule transalpine. Dans cette dernière province, M. S. établit la succession ; 83-2, L. Valerius Flaccus proconsul ; 78, L. Manlius proconsul ; 77, M. Æmilius proconsul ; 76-3, M. Fonteius propraetor.

A[dolphe] J[oseph]-R[einach]