Frazer, J. G.: Psyche’s task. In-8, ix-84 p.
(Londres, Macmillan 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 290
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J. G. Frazer. Psyche’s task. Londres, Macmillan, 1909. In-8, ix-84 p.


Cet opuscule porte comme sous-titre ; « Discours concernant l’influence de la superstition sur le développement des institutions ». Le titre est justifié par cette épigraphe de Milton : « Le bien et le mal naissent presque inséparables dans le champ du monde ; la connaissance du bien est aussi intiment liée à celle du mal que les semences confondues, dont le labeur incessant de Psyché avait pour objet de faire le triage ». « L’homme, dit M. Frazer, est un curieux animal. De prémisses fausses il arrive souvent à des conclusions vraies ; d’une théorie chimérique il déduit une pratique salutaire ». Montrer comment la folie des superstitions s’est souvent montrée bienfaisante — par exemple lorsque la crainte des revenants a non seulement fait détester l’homicide, mais l’a fait châtier par la cité — telle est la tâche qu’a abordée l’auteur avec son immense érudition. « Parmi certaines races et à certaines étapes de l’évolution, des institutions sociales que nous croyions utiles se sont établies, du moins en partie, sur la base de la superstition... C’est elle qui a fortifié le respect du pouvoir, gardien de l’ordre ; le respect de la propriété, du mariage, de la vie humaine ». On retrouve ici la thèse des tabous bienfaisants, don, [sic] j’ai, de mon côté, cité de nombreux exemples (Cultes, t. II, p. 30 ; t. III, p. 279, 340), en partie d’après les publications antérieures de M. Frazer. Ces idées sont si justes et d’une si haute importance pour l’histoire qu’il faut toujours se réjouir de les voir exposer à nouveau, avec les exemples infiniment variés, qui les appuient.                            

S[alomon] R[einach]