Kleinclausz, A.: Histoire de Bourgogne. In-8, vii- 454 p., avec 56 gravures hors texte et trois cartes.
(Paris, Hachette 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 294-295
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A. Kleinclausz. Histoire de Bourgogne. Paris, Hachette, 1909. In-8, vii- 454 p., avec 56 gravures hors texte et trois cartes.


     L’Histoire de France dirigée par M. Lavisse, devenue rapidement populaire, a derechef imposé au goût public un type d’ouvrage tombé en désuétude : celui du récit accompagné de manchettes. Les manchettes valent mieux que les titres courants, parce qu’on peut les allonger davantage ; elles répondent au besoin qu’ont plus ou moins tous les lecteurs de lire et de « sauter » alternativement, l’art de lire, comme le disait un critique américain, étant un peu celui de « sauter ». La nouvelle Histoire de Bourgogne, fruit de huit ans d’enseignement à l’Université de Dijon, est un ouvrage à manchettes ; mais je crois qu’on n’en profitera guère pour « sauter », car le style en est attachant et l’érudition, quoique de première main, sagement dissimulée. Il faut signaler surtout, aux lecteurs de cette Revue, l’excellence de l’illustration, toute documentaire (1), et les pages nombreuses consacrées à l’art de la Bourgogne. Peut-être M. K. aurait-il pu insister un peu sur l’école de peinture bourguignonne au XVe siècle, qu’il connaît si bien, et marquer au moins les liens qu’on pressent entre Malwel, Belle­chose et les Limbourg (p. 206). Prudhon est bien apprécié (p. 429) ; mais est-il vrai qu’il « n’a pas fait école ? » D’où vient donc le talent de J. J. Henner ? On me permettra de regretter l’absence du nom de mon maître et ami, Charles Tis­sot, francomtois d’origine, mais dijonnais d’éducation, dont le buste, par Carpeaux, est un des ornements du Musée de Dijon. Enfin, le président De Brosses méritait plus de onze lignes ; il eût été bon d’avertir que son Culte des dieux fétiches a été un événement dans la science des religions et que « le charmant auteur des Lettres sur l’Italie » est, par surcroît, le savant du XVIIIe siècle qui a le mieux étudié le texte de Salluste.

                                                       S[alomon] R[einach]

 

(1) Il manque pourtant de bons portraits des ducs de Bourgogne ; celui de Philippe le Bon (pl. à la page 152) ne vaut rien.