Saint-Venant, J. de: Dodécaèdres perlés en bronze creux ajouré de l’époque gallo-romaine. ln-8°, 56 p., avec nombreuses figures.
(Nevers, Mazerou 1907)
Compte rendu par A. J. Reinach, Revue Archéologique t. 12 (4e série), 1908-2, p. 146-147
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J. De Saint-Venant. Dodécaèdres perlés en bronze creux ajouré de l’époque gallo-romaine. Nevers, Mazerou, 1907. ln-8°, 56 p., avec nombreuses figures.


On connaît les objets mystérieux désignés, faute de mieux, sous ce nom géométrique de dodécaèdres perlés : 12 faces pentagonales égales entre elles et symétriques deux à deux, dont le centre est percé d’un trou circulaire entouré plus souvent de lignes concentriques et de petits ronds également perforés, chacun des 20 angles étant couronné par un bouton plein, fondu dans le même bronze que l’ensemble. Les minutieuses recherches de M. Saint-Venant ont porté sur 41 exemplaires (21 en France, 6 dans la Suisse occidentale, 6 dans l’Allemagne rhénane, 1 à Carnuntum, 3 en Hollande, 4 dans l’Angleterre méridionale ; ajoutez l’exemplaire du castrum de Feldberg, Obergerm. Limes, XXV, p. 23), pesant de 35 à 350 gr. pour une hauteur moyenne de 40 à 85 mm. ; la plupart ont été trouvés dans des camps ou dans d’autres ruines de l’époque romaine qui descendent jusqu’au IVe siècle. L’état-civil de chacun d’eux une fois dressé, l’auteur a passé en revue les différentes opinions émises sur la destination de ces objets. Il se rallie à celle qui y voit un instrument de jeu, une espèce de bilboquet dont il a essayé, après le commandant Espérandieu, d’expliquer le maniement. Mais la délicatesse même de l’objet et l’ornementation recherchée de ses faces, que les boutons des angles empêchent de toucher lorsqu’il est posé à plat, inclineraient plutôt à le faire considérer, avec MM. Riegel et Erman, comme un calibre à mesurer, qui pourrait se comparer à celui dont se servent les bijoutiers. Quoi qu’il en soit de celle destination des dodécaèdres, le travail que M. de St.-V. leur a consacré peut passer pour un modèle du genre et l’on doit souhaiter qu’il y donne un pendant en traitant cette question non moins compliquée des soi-disant tendeurs d’arc dont sa collection contient de beaux exemplaires.

                                                                          A. J. R.