Kaiser, Bruno: Untersuchungen zur Geschichte der Samniten. I. 35 p. in-4°. Programm der Landesschule Pforta.
(Naumburg 1907)
Compte rendu par Adolphe J.- Reinach, Revue Archéologique t. 12 (4e série), 1908-2, p. 316-317
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Bruno Kaiser. Untersuchungen zur Geschichte der Samniten. I. 35 p. in-4°. Programm der Landesschule Pforta, Naumburg, 1907.


   Cette consciencieuse dissertation apporte plus d’un renseignement nouveau à l’histoire trop peu connue du Samnium.

   1° Traitant des sources, M. K. revendique la valeur de Diodore qui, directement ou indirectement, puise aux Annales de Fabius Pictor ; peut-être se servait-il également d’extraits sous forme de dialogues historiques comme ce Fragmentum Vaticanum en grec imprimé dans le Caecilius de Teubner. Fabius Pictor est également la principale autorité de Tite Live qui puise moins fréquemment chez Calpurnius Piso, Valerius Antias, Claudius Quadrigarius, Licinius Macer, Q. Ælius Tubero ; Tubero et Macer seraient aussi les sources de Denys d’ Halicarnasse ; Appien, dans sa Σαμνιτική s’inspirerait de compilateurs qui ont combiné Tite Live avec Denys et Juba ; Dion Cassius se sert des mêmes auteurs ; Florus, Eutrope, Orose, etc. remontent à une Epitome de Tite Live n’y [sic] a pas beaucoup à tirer des textes osques, la plupart postérieurs à la conquête romaine, ni des Triomphes Capitolins trop souvent interpolés. Pour les monnaies, M. K. aurait pu ajouter aux Oskische Münzen de Friedländer, l’ouvrage de Bompois, Les types monétaires de la guerre sociale (Paris, 1873). Quant à l’archéologie, totalement négligée par M. K., elle ne devrait pas seulement entrer en ligne de compte avec les instruments et armes découverts en pays samnite ; les vases de Lucanie et de Campanie, postérieurs à la conquête de ces régions par les Samnites, pourraient aussi fournir de précieux renseignements ; même une fresque trouvée à Rome, relative à l’histoire du Samnite M. Fannius, constitue un document de premier ordre (cf. R. arch. 1907, II, 234).

   2° Au milieu du IVe siècle le Pseudo-Scylax montre les Samnites s’étendant de la plaine campanienne au plateau apulien. Leur confédération comprend Pentri et Caraceni au N., Hirpini et Caudini au centre, Abellinicates au S. ; ces tribus, qui peuvent mettre sur pied 70.000 fantassins et 7.000 cavaliers, ont à leur tête un medix tuticus annuel, chef de guerre et grand justicier, siégeant à Bovianum et transmettant ses ordres par les praetores des différentes tribus. Les divisions de leur armée, légions et cohortes, leurs armes principales, pilum et scutum, paraissent leur avoir été empruntées par les Romains. A partir du début du Ve siècle, la surpopulation les contraint à déborder hors de leurs montagnes, en Lucanie d’abord, puis, en 356, dans le Bruttium, enfin en Campanie, où ils prennent Cumes en 334 et Capoue en 331. L’année suivante, ils sont vainqueurs d’Alexandre d’Epire, allié de Tarente et de Rome. C’est alors que Lucaniens et Campaniens, en appelant les Romains à leur secours, vont déchaîner la guerre qui décidera si l’hégémonie de l’Italie doit appartenir au Samnium ou à Rome. Espérons que M. K., en racontant bientôt cette guerre du point de vue samnite trop négligé par son dernier historien, C. P. Burger, nous donnera pour les Samnites ce que Tropea a fait pour les Lucaniens, Raimundi pour les Frentans, Napoletani pour les Picentins — trois études que M. K. eût gagné à connaître.

                                                                              A. J.-Reinach