Napoletani, G. - Colasanti, J.: - Fermo nel Piceno. vii-191 p. in-8°, avec un plan et 3 planches. - Fregellae, 285 p. in-8o avec 2 plans. - Pinna, 125 p. in-8o avec 1 plan.
(Rome, Loescher 1906 et 19)
Compte rendu par A. J.- Reinach, Revue Archéologique t. 12 (4e série), 1908-2, p. 317-318
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G. Napoletani. Fermo nel Piceno. vii-191 p. in-8°, avec un plan et 3 planches Rome, Loescher, 1907.


J. Colasanti. Fregellae, 285 p. in-8o avec 2 plans. Rome, Loescher, 1906, et Pinna, 125 p. in-8o avec 1 plan. Rome, Loescher, 1907.


        La monographie de M. N. fait partie des Studi di Storia Antica dont le fasc. précédent était précisément consacré par B. Bruno à une bonne étude sur La terza Guerra Sannitica. L’histoire de la capitale des Picentins n’est guère moins utile à celle du Samnium qui enveloppe le Picenum au, Sud et à l’Ouest. Quand M. N. prouve que les Siculi qui, d’après Pline (III, 112), auraient occupé plusieurs points de la côte entre Ancône et Adria, ne sont pas les Sicu­les de la préhistoire, mais les colons siciliens envoyés par Denys le Tyran, vers 397, pour assurer son hégémonie dans l’Adriatique ; quand il montre que ce sont les Liburnes d’Illyrie qui ont donné aux nids de pirates qu’ils s’étaient créés sur le littoral picentin les noms de Mandridium et de Mons Liburnus ; que les Étrusques n’ont jamais occupé le Picenum et que, dans le passage de Strabon d’où l’on avait tiré cette conclusion (V, 241), tyrrthénoi désigne les populations indigènes de l’Italie centrale, notamment les Ombro-Sabelliens, adorateurs de la déesse Kupra qui a donné son nom à l’un des ports du Picenum ; que c’est entre l’époque ou le Pseudo-Scylax ne connaissait que les Ombriens sur cette côte (370-50) et le début du IIIe siècle, où l’on voit Rome s’allier avec les Picentins, que se place le ver sacrum qui amena cette peuplade sabine dans le pays qui prit d’elle le nom de Picenum ; que ce ver sacrum est un fait économique, dû plus à l’excès de la population qu’à l’esprit de conquête et d’aventure, comparable à la colonisation grecque ; que des deux montagnes qui dominent Fir­mum, le Mons Visidianus conserve le nom d’une divinité ombrienne, le Mons Sabulus celui du Sabus des Picentins ; que Firmum est un équivalent sabel­lien d’oppidum — ce sont là autant de questions dont la solution importe à l’histoire générale de cette partie de l’Italie. M. N. a su résister à la tendance de solliciter les auteurs ; il a même renoncé, chose rare dans une monographie locale, à tirer à soi un texte : ne lisant pas Firmum au lieu de Saepi­num dans un passage de Frontin (IV, 1, 24); [sic] il a ramené ainsi des environs de 280 à 264 la fondation de la colonie romaine de Firmum. Dans tout ce qui a trait à la topographie de la ville, à ses murs, ses portes, ses monuments, aux routes qui s’y croisent, on remarque la même prudence critique. Si tous les élèves de M. Beloch font preuve du même esprit scientifique, la Bibliotheca di Geografia Storica qu’il vient de fonder pourra s’unir aux grandes monographies de notre École de Rome et au tableau d’ensemble tracé par Nissen dans son ltalische Landeskunde pour préparer l’histoire de l’Italie antique qui reste à écrire à côté de celle de Rome. Les deux premiers fasci­cules, dus à G. Colasanti, forment un début du meilleur augure. Pour Pinna, capitale des Vestins voisins du Picénum, et pour Frégelles, la grande ville du Liris, M. C. donne successivement un aperçu de géographie historique, un examen topographique et monumental approfondi, une étude historique. Pour l’histoire de la Guerre Sociale, les 25 pages qui lui sont consacrées dans chacune des deux monographies sont d’un intérêt tout particulier ; on ne saurait que se féliciter de voir M. C. promettre de compléter l’étude de la région par une monographie sur Fabrateria Nova, tandis que  E. Grossi étudie sa voisine Aquinum et que G. Napoletani consacre le 4e fascicule de la collection à une seconde cité du Picénum, Cupra Maritima.         A. J.-R.