Führer, J. - Schultze, V.: Die altchristlichen Grabstätten Siziliens. In-4°, xii-323 p., avec 4 planches et 122 gravures dans le texte (7e Ergänzungsheft du Jahrbuch des Institutes).
(Berlin, Reimer 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 11 (4e série), 1908-1, p. 145
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Dr J. Führer et Dr V. Schultze. Die altchristlichen Grabstätten Siziliens. Berlin, Reimer, 1907. In-4°, xii-323 p., avec 4 planches et 122 gravures dans le texte (7e Ergänzungsheft du Jahrbuch des Institutes). Prix : 28 mark (1).


        Les catacombes chrétiennes de Sicile, bien plus intéressantes que celles de Rome par la variété et l’originalité de leur architecture, étaient encore presque inconnues il y a trente ans. Le premier qui les ait étudiées scientifiquement est M. Victor Schultze, aujourd’hui professeur à l’Université de Greifswald (1877-78). Bientôt après, un jeune savant bavarois, Joseph Führer, y consacra pendant plusieurs années toute son ardeur et ce qui lui restait de santé. A deux reprises, dans cette Revue, j’ai parlé des travaux et des publications de Führer (1899, II, p. 481 ; 1903, I, p. 107). Lors de sa mort (8 février 1903), il préparait, de concert avec Mme Führer, un grand ouvrage sur la Sicile souterraine. C’est celui que publie aujourd’hui M. Schultze, au prix d’un travail long et ingrat, car la mise en œuvre n’était pas très avancée ; M. Schultze a d’ailleurs revu les lieux (1906) et a ajouté plusieurs chapitres importants qui sont signés de ses initiales.

        Tel qu’il est, avec ses nombreux plans, sa très riche illustration, ce livre fera désormais autorité sur la matière et suscitera beaucoup de recherches nouvelles, en particulier dans les pays helléniques, où l’étude des nécropoles chrétiennes primitives est encore très arriérée. M. Schultze n’hésite pas à considérer comme des chambres funéraires chrétiennes la plupart des grottes creusées à Athènes dans les environs du Pnyx et le prétendu tombeau de Cimon à Haghios Demetrios. La Sicile nous a fait connaître avec précision des types de catacombes fort différentes de celles de Rome, où le manque de terrain obligeait de recourir au système monotone des galeries, qui n’est pas le modèle primitif et normal des cimetières de l’ancienne Église. Le type qui domine en Sicile est celui de la halle ; toutes les possibilités de ce schema y sont épuisées et s’y juxtaposent (p. 320). La transformation de la halle rectangulaire en une salle ronde irrégulière, puis en une rotonde, parait un caractère spécifique de l’architecture funéraire chrétienne en Sicile ; on lui doit aussi le sarcophage isolé, taillé dans le roc, qui se rencontre seulement en Sicile et à Malte. En général, les analogies des nécropoles chrétiennes de Malte avec celles de la Sicile sont telles qu’on est obligé d’admettre une dépendance étroite entre les premières chrétientés de ces deux îles.

                                                                  S[alomon] R[einach]

 

(1) Ce système des cahiers supplémentaires à prix élevé est commode pour les éditeurs, mais non pour les bibliothécaires, qui, abonnés à un recueil, reçoivent tout à coup d’office un volume coûteux sans en avoir fait la commande. Généralement, pour s’épargner des ennuis, il [sic] le gardent — et l’exemplaire est placé. Mais le budget de la bibliothèque s’en ressent et le procédé est un peu de ceux auxquels s’applique la métaphore de la « carte forcée ».