Zaborowski, S.: Les Peuples Aryens d’Asie et d’Europe. In-12, xx + 439 p.
(Paris, Octave Doin 1908)
Compte rendu par Adolphe Joseph Reinach, Revue Archéologique t. 16 (4e série), 1910-2, p. 183
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 295 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=114
 
 

S. Zaborowski. Les Peuples Aryens d’Asie et d’Europe. In-12, xx + 439 p. Paris, Octave Doin, 1908.


     Je suis très en retard avec ce volume qui inaugura la Bibliothèque d’Anthropologie dans l’Encyclopédie Scientifique publiée sous la direction du Dr Toulouse. C’est que j’ai lu et relu avec soin ce livre, où M. Z. a excellemment résumé les résultats de vingt ans de cours et d’articles. On y verra définitivement ruinée la vieille doctrine que le Pamir était le berceau de l’humanité, le paradis des Aryens. L’Airyanem Vaejo répond aux vallées inférieures de l’Araxe et de la Koura ; c’est de là que les Indiens, les Perses et les Scythes se sont répandus en Asie. Mais ils n’en seraient pas originaires. Avec O. Schrader, M. Z. soutient que la Russie méridionale est la patrie primitive des Aryens ; ils étaient en pleine civilisation énéolithique, connaissant le cuivre et quelques outils en bronze, cultivant l’orge et le seigle, l’avoine, le lin et le chanvre, ayant domestiqué le bœuf, le cheval, le mouton et la chèvre, mais ignorant le blé et le fer. Quand ils se sont séparés vers l’an 2000, les uns s’étendirent dans la vallée du Danube d’où ils devaient descendre bientôt dans les péninsules méditerranéennes, les autres essaimèrent vers le Caucase (les Ossèthes y ont conservé les mœurs aryennes primitives) d’où ils devaient se répandre dans le Nord de l’Asie Mineure, de la Perse et de l’Inde. C’est peu à peu qu’ils aryanisèrent les brachycéphales bruns, Sumériens, Élamites, Hétéens et Mèdes d’une part, déjà sémitisés, Pélasges et Ligures d’autre part ; mais ils subirent aussi de bonne heure leur influence et celle de leurs grands centres de culture, Élam et Chaldée, Crète et Égypte. Rien de plus séduisant que cette théorie ; si M. Z. n’en est qu’un des adeptes, on n’en trouvera pas d’exposé plus clair que dans son excellent précis.

 

A[dolphe] J[oseph] R[einach]