Holmes, T. Rice: Ancient Britain and the Invasion of Julius Caesar. In-8, v-764 p., avec cartes.
(Oxford 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 11 (4e série), 1908-1, p. 307-308
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T. Rice Holmes. Ancient Britain and the Invasion of Julius Caesar. Oxford, 1907. In-8, v-764 p., avec cartes.


        Ce grand ouvrage, ou plutôt cette encyclopédie, fait suite au livre que le même auteur consacrait naguère à la conquête de la Gaule par César (cf. Revue, 1901, I, p. 162). On y trouve des renseignements très nombreux, parfois même d’énormes hottées de fiches, sur tout ce qui concerne la Grande-Bretagne aux époques préhistoriques et celtiques, y compris les deux campagnes de César, qui y tiennent naturellement une grande place (1). Comme il y a un index assez complet (2), les recherches y sont faciles et tout archéologue abordant des questions qui touchent le nord-ouest de l’Europe fera bien désormais de s’orienter à l’aide de la vaste compilation de M. Holmes. On hésite à critiquer un livre qui représente tant de dur labeur, d’autant plus que l’auteur nous avertit, dans sa préface, qu’occupé par des fonctions très absorbantes, il n’a guère eu que ses dimanches et ses vacances pour poursuivre ses recherches et emmagasiner les riches matériaux qu’il nous fournit. Mais la vérité a ses exigences. Elle m’oblige à dire que si M. Holmes travaille beaucoup, il ne travaille pas toujours bien et qu’il ne réfléchit pas assez avant d’écrire. Ainsi, à la p. 48, on lit ; « Le Dr. O. Schoetensack a prouvé que les bâtons de commandement servaient simplement à fixer les vêtements, comme des objets analogues chez les Esquimaux actuels ». Or, la thèse de M. Schoetensack est notoirement absurde et l’adhésion qu’elle a momentanément reçue de feu Piette est le résultat d’une équivoque, l’archéologue allemand ayant figuré des Esquimaux de fantaisie, sans en avertir suffisamment ses lecteurs. — P. 279, M. Holmes écrit qu’Epona est « la déesse de l’équitation », ce qui n’a évidemment pas le sens commun. — P. 281, parlant du type gallo-romain du dieu au maillet, il dit qu’une statue (sic) en bronze du même dieu a été trouvée en Angleterre, et renvoie à un Sérapis du recueil de Clarac qui n’a pas de maillet, n’a pas été découvert en Angleterre et n’est pas gallo-romain. Avec un peu de soin, il aurait trouvé cette statuette dans le catalogue des bronzes du British Museum (n° 276), avec la provenance Paramythia et une description qui ne laisse rien à désirer. — A la p. 283, M. H. expédie en quelques lignes inexactes ce qui concerne le culte des déesses mères, sans rien connaître des publications de M. Ihm (l’auteur est très mal informé des travaux allemands et semble ignorer jusqu’au nom de Tischler). — P. 284, à propos des survivances du culte des animaux en Gaule, il ne mentionne pas le monument le plus important, l’autel de Reims. — Je ne puis terminer cette courte notice sans féliciter l’auteur de l’emploi incessant qu’il a fait des livres et articles de périodiques publiés dans notre langue ; cela fait un contraste agréable avec les habitudes qui semblent prévaloir parfois en d’autres pays.

                                                                          S[alomon] R[einach]

 

(1) L’identification de Portus Itius à Boulogne est appuyée de bons arguments et précédée d’une dissertation qui tient compte de toute la « littérature » du sujet.                                                                                            

(2) Je dis assez, à bon escient.