Bonnard, L.: La Gaule Thermale, avec la collaboration médicale de M. le Dr Percepied. In-8, 521 p., avec gravures.
(Paris, Plon 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 11 (4e série), 1908-1, p. 446-447
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 397 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1173
 
 

L. Bonnard. La Gaule Thermale, avec la collaboration médicale de M. le Dr Percepied. Paris, Plon, 1907. In-8, 521 p., avec gravures.


        Depuis l’ouvrage déjà ancien de l’abbé Greppo, les sources thermales de la Gaule n’avaient été l’objet d’aucun travail d’ensemble, alors que d’incessantes découvertes épigraphiques et archéologiques ont beaucoup augmenté nos connaissances à ce sujet. Le livre de M. Bonnard est au courant de ces découvertes et il est disposé avec une excellente méthode. L’auteur a commencé par résumer ce que l’on sait de la médecine thermale chez les Romains, des différents usages des eaux minérales et des cures qui se fondaient sur leur emploi. Puis il a étudié la géographie des stations thermales, d’abord les sources littéraires et épigraphiques qui les font connaitre, ensuite les voies qui y conduisaient, leur clientèle, les industries dont elles étaient le centre, enfin la destruction des stations par les envahisseurs barbares et les survivances de leur réputation au moyen âge. La troisième partie concerne le culte des sources thermales et médicinales, les divinités des eaux, latines ou étrangères, que l’on adorait dans les stations, les représentations figurées des divinités, les temples et lieux du culte, les ex-voto et offrandes des malades. Dans la quatrième et dernière partie, M. Bonnard a passé en revue, par régions, les sources et stations gallo-romaines, décrivant et figurant les vestiges qu’elles conservent de leur prospérité d’autrefois ; il a terminé son étude par un chapitre technique sur les procédés de captage des eaux, leur distribution, la canalisation, la robinetterie, l’architecture des établissements balnéaires. Un index des sources et stations (y compris celles de l’Allemagne occidentale et de la Suisse) ajoute à l’utilité de l’ouvrage.

        M. Bonnard a beaucoup lu ; il a aussi beaucoup vu. Ses descriptions témoignent souvent d’impressions personnelles et l’illustration a été exécutée en partie d’après des documents originaux. On doit regretter seulement que l’auteur n’ait pas les habitudes sévères du philologue ; ses citations d’auteurs latins et d’inscriptions sont quelquefois peu précises et même incorrectes. Si, comme cela est probable, une seconde édition de ce bon livre devient nécessaire, M. Bonnard devra contrôler soigneusement tous ses textes, littéraires ou épigraphiques, il l’aide du Spraschschatz de M. Holder, du Corpus inscr. latinarum et des éditions de la collection Teubner (1).                                                                                    

                                                         S[alomon] R[einach]

 

(1) Presque en même temps que le livre de M. Bonnard a paru une dissertation de M. le Dr Paul Rodet : Le culte des sources thermales à l’époque gallo-romaine, Paris, Leroux (94 p.). Là aussi, l’exactitude philologique laisse à désirer.