Much, Matthaeus: Die Trugspiegelung orientalischer Kultur in den vorgeschichtlichen Zeitaltern Nord- und Mittel-Europas. In-8, 144 p., avec 50 gravures.
(Iéna, Costenoble 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 10 (4e série), 1907-2, p. 186
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Dr Matthaeus Much. Die Trugspiegelung orientalischer Kultur in den vorgeschichtlichen Zeitaltern Nord- und Mittel-Europas. Iéna, Costenoble, 1907. In-8, 144 p., avec 50 gravures.


Je crois avoir été le premier à protester contre les idées absurdes développées par M. S. Müller dans son ouvrage Urgeschichte Europas (cf. Revue critique, 1905, II, p. 281-283). A en croire ce savant danois, l’Europe centrale et septentrionale devrait à l’Orient, c’est-à-dire à la Babylonie et à l’Égypte, toute sa civilisation, même celle de l’âge du renne, — bien plus, toute sa civilisation intellectuelle, notamment la foi en une autre vie et le culte des morts. M. Much a consacré un volume à réfuter ces paradoxes, qui ne méritent guère d’être pris au sérieux. Ce qu’il y a de plus intéressant dans son travail, ce sont les comparaisons instituées par lui entre des types industriels européens, asiatiques et américains ; quand un type d’outil, d’arme ou de vase se retrouve presque identique en Europe, en Asie et dans le Nouveau Monde, il n’est pas légitime de conclure que le type européen soit venu d’Asie, ni inversement ; mais il faut, jusqu’à preuve du contraire, admettre que des besoins semblables ont conduit à l’invention de formes semblables. M. Much a aussi bien fait de mettre en lumière les particularités des types d’outils asiatiques et égyptiens qui ne se rencontrent pas en Europe, et celles des types européens dont il n’y a pas d’exemples ailleurs. — Traitant le même sujet que mon mémoire de 1893, Le mirage oriental (1), M. Much aurait dû en convenir ; loin de là, il s’en est beaucoup servi (en particulier dans ce qu’il dit des épées et des fibules), mais ne l’a jamais cité[.] Ce n’est pas la première fois — je le constate avec regret — qu’un tel reproche est adressé à l’auteur (2).

                                                   S[alomon] R[einach]

 

(1) Mirage se dit, en allemand, Trugspiegelung ; c’est le titre même de la brochure de M. Much.

(2) Cf. G. Kossinna, Zeitschrift für Ethnologie, 1902 (XXXIV), p. 163, et la réponse peu brillante de M. Much, ibid., 1903, XXXV, p. 73.