Toutain, J.: Les cultes païens dans l’Empire romain. Tome Ier : Les cultes officiels ; les cultes romains et gréco-romains. Gr. in-8, V-473 p.
(Paris, Leroux 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 10 (4e série), 1907-2, p. 185-187
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J. Toutain. Les cultes païens dans l’Empire romain. Tome Ier : Les cultes officiels ; les cultes romains et gréco-romains. Paris, Leroux, 1907. Gr. in-8, V-473 p.


             M. Toutain a courageusement entrepris un grand ouvrage qui, s’il se maintient à la hauteur du premier volume, occupera longtemps un rang distingué dans les bibliothèques archéologiques. L’achèvement presque complet du Corpus des inscriptions latines sollicite et facilite des synthèses de ce genre ; encore faut-il, pour les réaliser, une force du travail peu commune et le don d’exposer clairement les résultats acquis. Ce que l’auteur a voulu surtout mettre en lumière, c’est « l’inégalité dans la répartition géographique et dans la diffusion sociale des cultes » ; il l’a établie au prix d’une enquête portant sur des milliers de documents, tant épigraphiques que littéraires. Dans le livre I, il s’occupe des cultes officiels, ceux de Rome, des empereurs, du Capitole ; il en étudie l’organisation à Rome et dans les provinces, énumère les associations et les prêtres qui en eurent la charge. Le livre II est consacré aux cultes romains et gréco-romains non officiels, divinités du Panthéon italique, du Panthéon classique, abstractions divinisées, génies, etc. On aurait voulu trouver, à la fin de ce volume, un index provisoire ; en l’état où il se présente, malgré la bonne ordonnance des chapitres et la table des matières, il ne sera pas toujours facile d’y découvrir ce qu’on cherche.

          Dans la préface, véritable déclaration de principes, M. Toutain distingue la science des religions, qui considère les phénomènes religieux en soi, de l’histoire des religions, qui recueille et classe les matériaux à l’aide desquels la science des religions, encore dans l’enfance, peut espérer se constituer quelque jour. « On ne trouvera ici rien de plus, écrit-il, qu’une tentative aussi consciencieuse que possible pour écrire un chapitre de l’histoire des religions

du monde antique ». M. Toutain a eu le sentiment très net de la tâche qu’il s’imposait et paraît fort bien outillé pour la mener à bonne fin. J’ajoute qu’il n’existe encore rien d’analogue dans la littérature scientifique de l’étranger.

                                               S[alomon] R[einach]