E. Loewy. La statua di Anzio (extrait de l’Emporium, août 1907). Bergame, 1907. In-4°, 19 p., avec nombreuses figures.

M. Loewy admire beaucoup cette figure drapée (Rép., III, 193, 6) qui, découverte sur le bord de la mer en 1878, à Antium, a été récemment acquise par le gouvernement italien pour la somme énorme de 450.000 lires. N’ayant pas vu l’original, je ne veux pas en médire ; mais, à en juger par les photographies, le prix est singulièrement exagéré. On a prétendu que « des Américains » en avaient offert 800.000 francs ; je n’en crois rien, car les amateurs d’art aux États-Unis ne sont pas fous. La vérité, c’est que la statue était restée dans une villa sur le bord de la mer, où un embarquement clandestin pour l’étranger était facile ; l’Italie a payé la statue, plus le danger qu’elle courait d’être enlevée. 

          Je n’admets pas les rapprochements institués par M. Loewy entre la statue d’Antium et celles de Praxitèle ou de son école, pas plus qu’avec la figure féminine du groupe de Ménélas. Elle peut bien dériver d’un original du IVe siècle sans avoir rien de commun avec Praxitèle. Je la crois plutôt hellénistique.

          Le sujet a été très discuté (poétesse, juge d’un concours de jeunes filles, prophétesse d’Apollon, Sibylle, prêtresse, Muse, etc.). La vierge très jeune, tient un plateau sur lequel est un rouleau non de parchemin, mais de laine. Pour M. Loewy, cette laine est un élément rituel d’une cérémonie de purification. Ella compie i sacri riti, come si deve, composta, solenne, ma quasi sorridendo. L’hypothèse est fine, mais un peu vague ; on en proposeraa [sic] sans doute d’autres.

                                               S[alomon] R[einach]

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