Leblond, V.: Marque de verriers sur un barillet gallo-romain trouvé à Beauvais. In-8, 15 p. et pl.
(Beauvais 1907)
Compte rendu par Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 9 (4e série), 1907-1, p. 482-483
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V. Leblond. Marque de verriers sur un barillet gallo-romain trouvé à Beauvais. Beauvais, 1907. In-8, 15 p. et pl.


          A propos d’un barillet en verre récemment découvert à Beauvais, et portant la marque COM FOR FRON || S, M. Leblond étudie les problèmes soulevés par ces curieux produits de la verrerie gallo-romaine. Il croit pouvoir distinguer « deux centres de lieux de trouvailles et probablement de fabrication : l’un au nord-ouest de la Gaule, dans l’espace sensiblement compris entre Rouen, Boulogne-sur-Mer, Amiens et Saint-Quentin ; l’autre, en Germanie, dans la vallée du Rhin entre Cologne et Strasbourg ». Ce prétendu dualisme semble difficile à admettre : les mêmes marques se rencontrent en Germanie et dans le nord-ouest de la Gaule : FRON FORTIS s’est retrouvé à Vermand et à Cologne, FRONTINIANA EQVA à Amiens et à Ruppertsberg, CEBEIYLLICI à Reims, à Vermand et à Strasbourg. La carte de répartition que publie M. Leblond ne semble pas complète : la Forêt de Compiègne a fourni plus d’un barillet frontinien ; on en a recueilli des fragments jusqu’à Alise Sainte-Reine ; on en a trouvé plusieurs à Étaples (Pas-de-Calais). 

          Quant à l’interprétation et à la date des marques, nous croyons que M. Leblond a été bien inspiré quand il s’est rangé aux opinions de MM. Héron de Villefosse, Déchelette, Eck et Bohn. Ce sont bien des monuments du IIIe siècle et le mot principal de leur légende doit bien se lire avec M. Bohn FRONTINIANA, même quand il est abrégé en FRO ou FRONTI. Quant aux autres noms qui figurent sur ces barillets, nous croyons y trouver des noms de chefs d’atelier. Dans la légende COM FOR FRON || S, nous sommes tenté de placer l’S en tête et de lire S(exti) Com(mii ?) Fortis : Fron(tiniana), ce qui donnerait exactement la même légende que le barillet FRONT S ∙ C ∙ F (variantes FRONT ∙ S ∙ C et FRON FORTIS). 

          Les barillets portant d’autres noms que celui de Frontinus n’en sortent pas moins de l’officina Frontiniana: qui ne voit que les marques EQVA et EQVA LVPPIO FEC désignent le même verrier que les marques FRONTINIANA EQVA et FRON EQVA ? 

          Le nom propre d’homme EQVA est à rapprocher, pour sa désinence, de noms masculins celtiques bien connus connue Luppa ou Ateula. Mais la présence de la consonne QV, étrangère à la phonétique celtique, nous montre que ce nom est ligure ou « séquane », au même titre que les noms Sequana, Ucueta, Sequanus, Quariates, Aquitania ou que le mot Equos du calendrier de Coligny. 

S[eymour] d[e Ricci]