Hermann Egger. Codex Escurialensis. Vienne, Hölder, 1906, 2 vol. in-4°, dont un de planches, avec 210 illustrations.

La dernière fois que j’allai voir Eugène Müntz, peu de jours avant sa mort, je trouvai chez lui l’auteur de ce volume, qui l’entretenait de la publication projetée. Müntz s’intéressait d’autant plus à cet album de dessins conservé à l’Escurial qu’il en avait donné le premier, en 1887, un inventaire sommaire dressé par Μ. Justi et en avait tiré, la même année, un mémoire sur une vue inédite du Forum romain (Revue archéol., 1887, Ι, p. 175 ; Comptes rendus de l’Acad., 1887, p. 449). Μ. Egger a été aidé, dans la publication intégrale de ce document, par ΜΜ. Hülsen, Michaelis et Wickhoff ; l’Institut archéologique autrichien a fait les frais des deux volumes, charmants d’aspect, d’une irrépro­chable élégance, mais (à mon avis) trop luxueux et trop chers. — M. Egger a essayé d’établir, par des arguments fort bien présentés, que le tacuino de l’Escurial est l’œuvre d’un élève de Ghirlandajo, qui a copié, tant bien que mal, des dessins de son maître ; il est entré, à cette occasion, dans des développe­ments très instructifs sur l’atelier du grand Domenico. En dehors des vues de Rome, dont la valeur archéologique est considérable, l’album ne contient pas grand’chose d’important et ne peut être comparé à celui de Pierre Jacques ; le croquis de l’Apollon du Belvédère (fol. 53), exécuté vers 1491, est le plus ancien que nous possédions d’après cette statue et celui d’une bataille de Gaulois (fol. 59²) est plus complet que le reste de cette frise du I^er siècle conservée au musée de Mantoue (Rev. Arch., 1889, I, p. 327). Les notices signées M(ichaelis) sont naturellement de premier ordre.

S[alomon] R[einach]

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