Martin, C.: La Maison de Ville de Genève. In-4°, xv-139 p., avec nombreuses gravures.
(Genève, Α. Julien 1906)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 8 (4e série), 1906-2, p. 198
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C. Martin. La Maison de Ville de Genève. Genève, Α. Julien, 1906. In-4°, xv-139 p., avec nombreuses gravures.


Cette monographie très soignée n’intéressera pas que les Genèvois ; je signalerai notamment, aux historiens de l’art, une série de curieuses peintures des environs de 1500 qui décorent la salle du Conseil et ont été bien reproduites en phototypie (pl. IV-VI). La Maison de Ville naquit et se développa pendant le XVe siècle ; elle fut d’abord installée par la Communauté genèvoise, entre 1440 et 1450, dans une habitation particulière, proche de l’endroit où les syndics jugeaient au criminel. Ce modeste édifice fut agrandi plusieurs fois, notamment par l’adjonction de la tour du Conseil, le beffroi. « La première Maison de Ville était conforme au type genèvois de la maison privée ; la tour adjointe à cet édifice a conservé les caractères de l’architecture militaire et féodale » (p. 56). L’influence architecturale de la Savoie est indubitable, comme on pouvait s’y attendre par suite des circonstances géographiques et historiques. Après la Réforme, la Maison de Ville s’agrandit considérablement ; les Conseils firent l’acquisition de plusieurs maisons voisines où furent installés les divers services du gouvernement. Une grande rampe pavée, construite au XVIe siècle, est la plus belle partie de la Maison de Ville ; c’est le premier exemple de l’emploi des formes de la Renaissance à Genève. Les façades furent refaites au XVIIe et au XVIIIe siè­cle sous l’influence de l’art italien. Il est à remarquer que tous les architectes et ouvriers dont nous connaissons les noms depuis le XVIe siècle étaient des étrangers et ne furent admis à la bourgeoisie qu’en récompense du concours qu’ils apportèrent à la construction et à la décoration de l’édifice (p. 108).

S[alomon] R[einach]