AA. VV.: Histoire de l’Art depuis les premiers temps chrétiens jusqu’à nos jours, publiée sous la direction de Μ. André Michel. Tome Ier, deuxième partie (p. 443-957). In-4°, avec nombreuses planches et gravures.
(Paris, Colin 1905)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 8 (4e série), 1906-2, p. 201-202
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Histoire de l’Art depuis les premiers temps chrétiens jusqu’à nos jours, publiée sous la direction de Μ. André Michel. Tome Ier, deuxième partie (p. 443-957). Paris, Colin, 1905. In-4°, avec nombreuses planches et gravures.


La seconde partie du tome Ier de ce grand ouvrage ne le cède en rien à la première ; elle est même meilleure en ce sens qu’aucun chapitre n’a été sacrifié et que le niveau de l’illustration est plus élevé encore. Je regrette que la pagination adoptée soit continue, ce qui conduira bien des bibliothécaires à faire relier les deux tomes ensemble ; il en résulte un volume peu maniable et d’un poids excessif. Voici l’indication des chapitres avec les noms des rédacteurs, que je trouve, pour ma part, un peu sacrifiés ; ils auraient dû figurer en bonne place sur la couverture. Chapitre V. L’architecture romane (C. Enlart). Il lui suffisait de se copier lui-même pour bien faire ; il ne s’est pas copié et il a fait mieux encore. Chapitre VI. La sculpture romane (Α. Michel), Beaucoup de bon et de nouveau ; excellente bibliographie critique. Chapitre VII. Pein­tures, miniatures et vitraux de l’époque romane. Ce chapitre commence par cinquante pages de Μ. Haseloff, relatives à l’histoire de la miniature, très inté­ressantes, mais trop parcimonieusement illustrées ; viennent ensuite deux mémoires de Μ. Mâle sur la peinture murale et la peinture sur verre en France et un mémoire de Μ. Ε. Bertaux sur la peinture dans l’Italie méridionale. Chapitre VIII. L’évolution des arts mineurs. Feu Ε. Molinier a traité des ivoires, du bronze, de l’orfèvrerie et l’émaillerie. Μ. Marquet de Vasselot des influences orientales. Chapitre ΙΧ. L’Art monétaire (Μ. Prou). N’est-ce pas plutôt un excel­lent chapitre d’archéologie ? Ces monnaies ont-elles une place dans l’histoire de l’art ? Enfin, Μ. André Michel a écrit un remarquable chapitre intitulé : Con­clusion au tome premier. Tacitement, à la p. 929, il corrige l’erreur commise p. 37 dans la traduction de l’épitaphe d’Abercius ; mais il se trompe en faisant de ce dernier un évêque de Syrie (lire Phrygie). Simple vétille, que je signale au même titre qu’une coquille typographique. Toute cette Conclusion est d’une belle venue, brillamment écrite et sévèrement pensée ; ceux-là seulement peuvent offrir de pareilles synthèses qui se sont longuement exercés à l’analyse. Le nom de Courajod, ce « maître des maîtres » revient souvent sous la plume de Μ. Michel ; le souvenir de son enseignement est partout. Mais ne se trouvera-­t-il pas quelque jour un archéologue pour rechercher ce qu’il y eut de nouveau dans cet enseignement, abstraction faite d’un enthousiasme communicatif dont tout le monde a reconnu les bienfaits ? Courajod, fort honnêtement, nomma toujours ses devanciers ; les élèves de Courajod prennent l’habitude de ne nom­mer guère que Courajod. Il serait temps de songer au Suum cuique et de rendre à Laborde, à Viollet-le-Duc et à bien d’autres ce que leur mémoire a le droit de réclamer.                 S[alomon] R[einach]