Sundwall, J.: Epigraphische Beitraege zur sozial-politischen Geschichte Athens im Zeitalter des Demosthenes. Gr. in-8. 92 p.
(Leipzig, Kreysing 1906)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 8 (4e série), 1906-2, p. 204-205
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J. Sundwall. Epigraphische Beitraege zur sozial-politischen Geschichte Athens im Zeitalter des Demosthenes. Leipzig, Kreysing, 1906. Gr. in-8. 92 p.


On est souvent tenté de croire qu’Athènes, à la fin du IVe siècle, était surtout gouvernée par la foule, par les citoyens les plus nombreux et les plus pauvres. L’étude de Μ. Sundwall, presqu’entièrement fondée sur le second volume du Corpus inscriptionum atticarum et sur la belle Prosopographia attica de Kirchner, conduit à une conclusion toute contraire. C’est parmi les riches et les demi-riches qu’Athènes, à l’époque de Démosthènes, choisissait ses magistrats les plus influents. Dans le Conseil, il y avait au moins 50 membres fort à leur aise, dont les familles sont signalées ailleurs comme disposant de ressources plus ou moins grandes. Le salaire quotidien, insuffisant pour faire vivre les plus pauvres, constituait une indemnité désirable pour la classe moyenne. Les stratèges étaient presque toujours des hommes distingués par leur naissance et leur fortune (vérité déjà reconnue par Μ. Hauvette dans sa thèse sur les stratèges athéniens). Les fonctionnaires supérieurs de la marine étaient surtout choisis parmi les citoyens dont les occupations privées (naviga­tion, construction de bateaux, commerce extérieur) semblaient attester la com­pétence. Les fonctionnaires des finances, les administrateurs des temples et des divers cultes étaient également aisés et la fortune (comme l’avait vu Μ. Haus­soullier) assurait aussi l’exercice d’emplois publics dans l’administration des dèmes. Ce que dit Aristote sur le gouvernement du bas peuple, sur l’aversion des riches pour les fonctions de l’État, etc., n’est pas confirmé, du moins pour Athènes, par les études de détail que rendent possibles de longues séries d’ins­criptions. Μ. Sundwall conclut que « l’influence politique des classes possé­dantes n’a nullement été affaiblie à l’époque de Démosthènes » ; c’est là un résultat que l’histoire générale doit enregistrer.

S[alomon] R[einach]