Mélanges Nicole. Recueil de mémoires de philosophie classique et d’archéo­logie offert à Jules Nicole, professeur à l’Université de Genève. Genève, Kün­dig, 1905, gr. in-8, 665 p. et 22 pl.

Soixante-cinq mémoires ! Comment les analyser ? Α quoi bon en transcrire les titres ? Parmi les auteurs, surtout des noms très connus, quelques-uns illustres, Bréal, Duchesne, Furtwaengler, Homolle, Maspero, F. de Saussure, Henri Weil, etc. Cet empressement témoi­gne de l’estime où est tenu Μ. Jules Nicole, comme la beauté des planches de la libéralité de l’éditeur. Et pourtant, de pareils volumes sont nuisibles aux intérêts de la science ; car si les deux cents bibliothèques « sûres » (die zwei hundert sichere Biblioteken, dit Krumbacher) les achètent, le public ne les lit pas comme il lit des périodiques, et des découvertes parfois de premier ordre y demeurent cachées. On me demandera pourquoi, pensant ainsi et l’ayant déclaré très souvent, j’ai collaboré à ce volume : c’est que mon abstention ne l’eût pas empêché de paraître et que j’étais fort aise de rendre hommage à M. Nicole. Mais j’aurais préféré qu’on lui rendît hommage autrement. Je ne vois de salut que dans un syndicat des « deux cents bibliothèques sûres » qui refuseraient d’acquérir à l’avenir tout volume de Mélanges un Tel, comme aussi tout ouvrage dont le format serait extravagant, dont le prix ne serait pas en rapport avec le nombre de planches qu’il contient. Si ce syndicat doit être le fruit d’un congrès, voilà un congrès auquel je participerais très volontiers.

S[alomon] R[einach]

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