Deonna, W.: Les statues de terre cuite en Grèce. In-8, 73 p.
(Athènes, Sakellarios 1906)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 8 (4e série), 1906-2, p. 465
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W. Deonna. Les statues de terre cuite en Grèce. Athènes, Sakellarios, 1906. In-8, 73 p.


On s’est moins occupé des statues en terre cuite que des statuettes, et M. Deonna a rendu service à nos études en cataloguant les figures en argile de grande dimension qui nous sont parvenues des époques hellénique et hellénistique. Il a insisté avec raison sur l’importance de ces figures pour le développement de la sculpture en pierre et en marbre, en particulier de la sculpture ionienne ; peut-être a-t-on exagéré, comme il le croit, celle de la plastique en bois. Il y a dans l’introduction d’autres idées que je crois plus con­testables ; ainsi l’étude même la plus rapide des débuts de l’art dans l’Europe occidentale, alors que la poterie était complètement ignorée, aurait dû empêcher M. D. d’écrire (p. 9) : « L’argile se présente comme la première matière dont l’homme a pu avoir l’idée de se servir pour reproduire les objets, quand son sens artistique s’éveilla ». En 1906, c’est là presque une hérésie (1) ; l’homme a commencé, au contraire, par travailler les matières dures, l’os et la corne ; il n’a modelé les premières figures d’argile qu’à la fin de l’époque néolithique. De même, ce qu’on sait des poteries les plus anciennes ne permet nullement de maintenir l’opinion que les éléments de la décoration des vases furent suggérés aux artistes par l’analogie de la forme du vase avec le corps humain (p. 11).

S[alomon] R[einach]

(1) Une autre se dissimule dans une note de la p. 10 ; « Les mêmes tra­ditions se retrouvent chez les Hébreux ; Jéhovah créa l’homme avec du limon, Isid. Orig., XLX, c. 15. » M. D. a évidemment tort de citer pour cela Isidore de Séville au lieu de Genèse, II, 7 ; ἔπλασεν ὁ θεὸς τὸν ἄνθρωπον χοῦν ἀπὸ τῆς γῆς.