Dulaure, J. A.: Des divinités génératrices chez les anciens et les modernes. Avec un chapitre complémentaire par A. van Gennep. Vii-338 p.
(Paris, Mercure de France 1905)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 7 (4e série), 1906-1, p. 370
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J. A. Dulaure. Des divinités génératrices chez les anciens et les modernes. Avec un chapitre complémentaire par A. van Gennep. Paris, Mercure de France, 1905, vii-338 p.


          Le livre de Dulaure, devenu rare, est de 1805. « En réimprimant les Divinités génératrices, on n’a rien changé au texte de Dulaure. Il fallait cependant mettre l’ouvrage au courant de la science. M. A. van Gennep... a bien voulu se charger de ce soin ». Ainsi s’expriment les éditeurs (p. vii). Je suis au regret de contredire leur assertion. M. van Gennep a bien ajouté à ce volume un court chapitre où il montre que la méthode de Dulaure ne vaut rien et qu’il s’est trompé du tout au tout ; c’est là un travail estimable, mais qui ne met nullement celui de Dulaure au courant. Dulaure connaissait assez bien les textes antiques et ceux du moyen âge ; mais il était, en archéologie, d’une crédulité sans bornes ; il prend au sérieux les peintures de vases (inexistantes) dont J.-J. Dubois, pour s’amuser, avait remis des dessins à Millin ; il parle de monuments obscènes, grecs ou romains, qui sont de misérables facéties d’antiquaires modernes. Réimprimer d’aussi énormes erreurs, les faire précéder d’une préface où l’on dit que l’ouvrage est mis « au courant de la science », c’est bien mal servir les intérêts de celle-ci. Le mal est d’ailleurs sans remède. Pendant vingt ans ou davantage, ce vieux bouquin mal lavé va propager les erreurs de Dulaure et de Dupuis ! Il y a des moments où l’on incline à croire que la congrégation de l’Index a du bon.

S[alomon] R[einach]