Carton: La Colonisation romaine dans le pays de Dougga. In-8° raisin, avec figures et carte.
(Tunis, Imprimerie rapide 1904)
Compte rendu par Auguste Théophile Vercoutre, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 171
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Dr Carton. La Colonisation romaine dans le pays de Dougga. Tunis, Imprimerie rapide, 1904. In-8° raisin, avec figures et carte.


          M. le docteur Carton, qui, depuis de longues années, s’adonne à la recherche des antiquités africaines, et dont les importants travaux et les découvertes épigraphiques en Tunisie sont bien connus des archéologues, s’est proposé, dans ce nouveau livre, de montrer quelles étaient, à l’époque romaine, les mœurs et les occupations des colons africains. A cet effet, choisissant l’une des régions les plus intéressantes, celle qui constitue les environs de Dougga, et mettant en œuvre toutes les découvertes, personnelles et autres, qui ont été faites dans cette région, il nous présente, de la vie du colon africain, de sa condition, des autorités et règlements administratifs auxquels il était soumis, un tableau saisissant. Sur les pas du paysan, il parcourt le municipe, et il en fait l’histoire ; il s’engage dans le « pagus » et il le décrit ; il arrive à la maison de campagne, ferme ou château, et il nous la montre dans le plus grand détail, avec dessins authentiques à l’appui (1). Il suit l’agriculteur partout, dans les champs, sur la montagne, dans la broussaille, sur la grande route et dans la ville ; fermiers des domaines impériaux, riches colons, humbles cultivateurs, colons-vétérans, tous nous apparaissent « au naturel », dans les phases diverses de leur laborieuse existence ; voici leur foyer, leurs granges, leurs celliers, leurs pressoirs, leurs travaux champêtres, et voici leurs dieux, leurs temples, leurs monuments, leurs divertissements, leurs ambitions... et leurs épitaphes ; encadrant tout cela, voici le paysage même où ils ont vécu satisfaits et qu’ils ont aimé. Dans ces pages, des plus agréables et d’une érudition toujours sûre, on sent vraiment « palpiter l’âme du paysan africain », et chacun les lira avec un plaisir extrême ; en particulier, notre moderne colon d’Afrique n’y trouvera pas seulement, comme l’espère l’auteur, l’émotion si naturelle que fait naître l’évocation des œuvres de prédécesseurs depuis longtemps disparus ; il y trouvera plus encore : un enseignement qui sera profitable, parce qu’il s’appuie sur les leçons du passé.

                                                   A[uguste] T[héophile] Vercoutre

 

(1) Ce sont des mosaïques. M. Gsell a fait observer que le travail de M. Carton montre quel heureux parti il est possible de tirer de ces documents.