Plessis, Frédéric: Poésie latine, Épitaphes ; textes choisis et commentaires publiés avec le concours de MM. Eggli, Focillon, Gautreau, Jolly, de Péréra, Riemann, élèves de l’Ecole Normale Supérieure. 1 vol. in-16.
(Paris, Fontemoing 1905)
Compte rendu par Paul Monceaux, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 174-175
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Frédéric Plessis. Poésie latine, Épitaphes ; textes choisis et commentaires publiés avec le concours de MM. Eggli, Focillon, Gautreau, Jolly, de Péréra, Riemann, élèves de l’Ecole Normale Supérieure. — 1 vol. in-16, Paris, Fontemoing, 1905.


          La poésie épigraphique, grecque ou latine, a mauvaise réputation, et l’on perdrait son temps à la réhabiliter dans son ensemble ; cependant l’on y rencontre parfois autre chose que des vers estropiés, des plagiats ou des platitudes. C’est ce que prouve l’aimable volume publié par M. Plessis, avec le concours de six normaliens, ses élèves.

          En lisant les Carmina latina epigraphica de Bücheler, M. Plessis eut l’idée de prendre pour thème d’un de ses cours la poésie funéraire chez les Romains. Aux œuvres des poètes il joignit un choix d’épitaphes authentiques, qu’il étudia et commenta de même. C’est le résumé de cette partie du cours que contient le présent volume.

          Le choix, fait avec goût, est volontairement restreint ; soixante-sept épitaphes, dont sept ne figurent pas dans le recueil de Bücheler, et dont la dernière (l’épitaphe d’une jeune prêtresse d’Isis, récemment trouvée à Constantine) était encore inédite. Une première section est consacrée au tombeau des Scipions ; une seconde, aux épitaphes plus ou moins authentiques de Névius, de Plaute, de Pacuvius et d’Ennius. Dans le reste du volume est adopté le classement traditionnel et artificiel : épitaphes d’hommes, de femmes, d’enfants d’animaux. Mieux eût valu sans doute un classement chronologique ou géographique, mieux en harmonie avec l’objet du livre.

          Ce qui est ici nouveau et intéressant, c’est le point de vue des auteurs ; ils ont étudié en purs lettrés, en humanistes, ces petits poèmes épigraphiques. Chaque pièce est analysée et commentée en détail, comme une chanson de Catulle ou une ode d’Horace. Ce commentaire précis et très nourri, à la fois philologique et littéraire, dont on voudrait avoir l’équivalent pour tout le recueil de Bücheler et pour les recueils grecs similaires, est de nature à rendre service même aux épigraphistes. Il était indispensable pour faciliter aux profanes l’accès de cette poésie lapidaire, dont M. Focillon, dans une intéressante Introduction, a essayé de retracer l’histoire. 

        M. Plessis, dans l’Avant-Propos où il raconte la genèse du livre, a tenu à marquer la part de chacun de ses collaborateurs. On doit le féliciter, lui surtout, de cette ingénieuse initiative, qui tend à réconcilier l’épigraphie et les lettres.       

P[aul] M[onceaux]