Capart, Jean: Primitive art in Egypt. Translated from the revised and augmented original edition by A. S. Griffith. In-8, xx-304 p., avec 208 gravures dans le texte.
(London, Grevel 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 364-365
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Jean Capart, Primitive art in Egypt. Translated from the revised and augmented original edition by A. S. Griffith. London, Grevel, 1903. In-8, xx-304 p., avec 208 gravures dans le texte.


          Le brillant succès de l’ouvrage de M. Capart, publié en 1904, est confirmé par l’apparition de cette traduction anglaise, plus complète et d’aspect plus élégant que l’original. Après les découvertes de MM. Amélineau, de Morgan, Flinders Petrie, etc., et la constitution, dans plusieurs musées d’Europe, — entre autres dans celui de Bruxelles, que dirige M. Capart — de nombreuses séries d’objets antérieurs à la IVe dynastie, il était indispensable qu’un savant, doué d’un esprit clair et méthodique, dressât le bilan de toutes ces trouvailles accumulées. L’auteur y a parfaitement réussi ; Français d’éducation, très informé de tout ce qui se publie en Angleterre et en Allemagne, il a su dominer, sans se laisser accabler par eux, les matériaux si considérables qu’une rapide succession de fouilles, de monographies, d’articles et de catalogues avait mis à sa disposition. Le fil conducteur de son classement a été l’ouvrage de M. Gross sur Les Débuts de l’art (traduit en français par M. Dirr) ; mais M. Capart n’a pas négligé les éléments nouveaux introduits dans cette question difficile par le développement des études sur la magie. La part des hypothèses d’ordre ethnographique est réduite le plus possible ; M. Capart admet que la première civilisation de l’Egypte fut libyenne, que des éléments étrangers y furent d’abord introduits par les Anu, originaires peut-être d’Arabie, puis par les peuples des îles de la mer Egée ; la civilisation proprement pharaonique, originaire peut-être du Yémen et apparentée à l’ancienne civilisation chaldéenne, pénétra en Egypte déjà constituée et se superposa aux couches antérieures sans les détruire. Si c’est à elle qu’il faut attribuer les hautes conceptions de la religion de l’Égypte classique, le fond de cette religion, en particulier les croyances sur la vie d’outre-tombe, appartient aux populations libyennes. Le contraste entre la religion officielle et la religion populaire se révèle, dès l’époque de l’Ancien Empire, dans le domaine de l’art ; M. Capart aurait peut-être pu ajouter qu’en Egypte comme ailleurs ce qui était d’origine populaire fut plus durable et reprit le dessus à la faveur du christianisme, qui balaya la religion officielle et hérita, du moins en partie, des autres.

          Voici les titres des cinq chapitres, encadrés entre une introduction et une conclusion, où sont répartis les milliers de faits qu’a recueillis et classés M. Capart ; 1° L’ornement personnel ; 2° L’art décoratif et les objets décorés ; 3° La sculpture et la peinture ; 4° Les plus anciens monuments pharaoniques. Les illustrations sont très nombreuses et, alors même qu’elles reproduisent des croquis dus à l’auteur lui-même, d’une précision qui ne laisse rien à désirer. 

                                               S[alomon] R[einach]