S. Arthur Strong. Critical Studies and fragments. With a Memoir by Lord Balcarres, M. P. London, Duckworth, 1905. Gr. in-8, xii-362 p., avec quatre portraits de l’auteur et de nombreuses illustrations.

          On trouvera dans ce volume un certain nombre d’articles relatifs à l’histoire de l’art, qui méritaient d’être réimprimés et sauvés de l’oubli ; signalons ceux qui concernent un tableau de L. Lotto à Wilton House (p. 65), les peintures appartenant au duc de Devonshire (p. 82), le diptyque de Richard II à Wilton House (p. 104), les dessins des maîtres anciens à Chatsworth (p. 105). L’auteur, mort à l’âge de quarante ans (cf. Rev. arch., 1904, 1, p. 147-154), fut un orientaliste distingué qui se tourna, dans les dernières années de sa vie, vers la critique d’art et y porta, avec ses qualités originales, je ne sais quoi d’âpre et d’agressif. La personnalité de Strong est de celles que n’oublieront ni ses amis, ni... les autres ; ces derniers furent nombreux, car il pratiquait à merveille ce que Whistler a appelé « the gentle art of making enemies ». La biographie qu’a publiée Lord Balcarres, en tête du volume que nous annonçons, n’est pas seulement un éloge, mais un plaidoyer. Comme l’a fait observer un spirituel anonyme dans le Times literary Supplement (28 avril 1905), ce plaidoyer n’est pas convaincant sur tous les points ; mais le triste état de santé d’Arthur Strong excuse assez, aux yeux de ceux qui ont connu sa lucide intelligence, la violence et parfois l’injustice de ses partis-pris.

                                               S[alomon] R[einach]

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