Walters, H. B.: History of ancien pottery, greek, etruscan and roman. Based on the work of Samuel Birch. 2 vol. in-8, de 504 et 588 p., avec 300 gravures, dont 8 planches en couleurs.
(Londres, Murray 1905)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 366-367
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H. B. Walters. History of ancien pottery, greek, etruscan and roman. Based on the work of Samuel Birch. Londres, Murray, 1905. 2 vol. in-8, de 504 et 588 p., avec 300 gravures, dont 8 planches en couleurs.


          C’est une chose singulière que la Grande-Bretagne, où l’érudition est pourtant si peu encouragée, soit toujours le pays d’Europe qui possède les meilleurs manuels, les ouvrages d’enseignement les plus complets et les plus clairs. Voulez-vous devenir paléographe ? Prenez Thompson. Historien de la sculpture grecque ? Prenez Gardner. Historien de la philologie ? Prenez Sandys. Et ainsi de suite, sauf quelques lacunes. Tous les travailleurs savent qu’il n’existe dans aucune littérature de série comparable à celle des Dictionaries de Smith. Assurément, ces bons livres sont généralement fondés sur des travaux allemands et français ; mais ils ont des qualités didactiques qui manquent à tous les manuels allemands et sont plus nombreux et plus compréhensifs que les manuels français. 

          Pendant longtemps, le seul traité complet de céramique grecque et romaine a été l’Ancient Pottery de Birch, dont l’auteur a publié deux éditions. Ce livre avait tout à fait vieilli, mais n’était pas remplacé. C’est à un autre Anglais, M. Walters, qu’était réservé l’honneur de rendre inutile la compilation de Birch, en donnant à la science un manuel parfaitement informé, illustré avec autant d’abondance que de goût et n’ayant guère de commun avec celui de Birch que le plan général et la tendance à épuiser le sujet. M. Walters, en effet, ne s’occupe pas seulement de décrire et de classer des poteries ; il raconte l’histoire des études de céramique ; il énumère les collections de vases existant en Europe et en Amérique ; il donne la liste des nécropoles d’où ils proviennent ; il classe les sujets, mythologiques et autres, qu’on y trouve représentés, grâce à un travail formidable de dépouillement ; il traite de leurs inscriptions, des prix qu’ils ont atteints dans des ventes, des faussaires de vases et de terres cuites, enfin de omni re vascularia. Encore est-ce trop peu dire, car bien qu’il ait insisté sur les vases plus que sur les figurines et autres objets en argile, son ouvrage contient une foule d’informations sur les statuettes, les lampes, les tuiles et toute la varia suppellex qui est sortie des ateliers de céramique.

          M. Walters a partout indiqué ses sources avec une précision irréprochable ; en tête de son premier volume, il a donné une grande bibliographie de la poterie antique qui complète (bien qu’elle ne la rende pas inutile) celle que j’ai publiée dans le Répertoire des vases peints. Pour la poterie romaine, il a eu la bonne fortune de pouvoir faire usage des deux volumes tout récents de M. Déchelette ; si son livre avait paru un an plus tôt, il serait déjà très arriéré à cet égard. Tel qu’il est, il servira longtemps de manuel à tous ceux qui s’occuperont de céramique antique ; les spécialistes y signaleront sans doute quelques lacunes et quelques erreurs, mais ils seront reconnaissants à M. Walters d’avoir risqué, pour les servir, de mettre en éveil les scrupules de la critique et ils le remercieront de les avoir servis avec tant d’intelligence et de dévouement (1).

                                                             S[alomon] R[einach]

(1) C’est parmi les forgeries, et non ailleurs, que M. Walters aurait dû classer l’Eros dit d’Erétrie au British Museum (I, p. 126). T. I, p. 364, manque la thèse latine de M. Joubin sur les sarcophages de Clazomène ; p. 366, liste incomplète de ces monuments, à laquelle manquent, notamment, les sarcophages du musée de Hanovre. T. II, p. 76, je crois avec Thraemer (art. Asklepios dans Pauly-Wissowa, p. 1691) qu’on a eu tort de reconnaître Esculape et Hygie sur un vase béotien ; Esculape est ignoré des céramistes. Cela s’explique, à mon avis, par l’introduction tardive de son culte à Athènes (420 av. J.-C) ; les motifs sur lesquels a vécu la peinture céramique étaient déjà complètement arrêtés. Si cela est exact, il en résulterait que tous les motifs des vases à f. r. (entre autres celui d’Aphrodite accroupie) sont antérieurs au IVe siècle et que la sculpture de cette époque n’a exercé aucune influence sur les peintures de vases, ce qui peut encore être établi par d’autres raisons. — Smyrne, provenance de très importantes séries de terres cuites, manque à l’index ; il n’est pas davantage question des poteries pseudo-mycéniennes d’Espagne (P. Paris.)