Svoronos, J. Ν.: Das Athener National-Museum. Fascicules 3 et 4, pl. XXI-XL, p. 87-134.
(Athènes, Beck et Barth 1905)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 372
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 275 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1353
 
 

J. N. Svoronos. Das Athener National-Museum. Fascicules 3 et 4, pl. XXI-XL, p. 87-134. Athènes, Beck et Barth, 1905.


          Il y a, dans ce fascicule, deux hypothèses dignes d’attention, dont la seconde est peut-être une belle découverte ; 1° Le Coureur archaïque (pl. XXVI ; Perrot, t. VIII, fig. 333) serait le δρομοκήρυξ athénien Pheidippidès, envoyé à Sparte pour y annoncer le débarquement des Perses à Marathon et qui retourna, sans prendre de repos, à Athènes, accomplissant ainsi une course de cent lieues. On avait déjà songé au fameux « coureur de Marathon » ; mais M. Svoronos rappelle avec raison qu’il n’est pas question de ce coureur dans Hérodote. Toutefois, rien ne prouve que cette curieuse sculpture représente un personnage historique (cf. la thèse de M. Lechat) ; 2° L’admirable bas-relief d’Eleusis dit Triptolème et les deux déesses, représenterait, en réalité, Déméter qui donne à Nisos, le premier prince athénien d’Eleusis et de Mégare, un anneau magique, tandis que Perséphone plante dans la tête du jeune homme le cheveu d’or qui lui assure l’immortalité. Les textes nous ont seulement conservé le souvenir du crime de Scylla, fille de Nisos, qui lui arracha le cheveu d’or ; mais Dion Chrysotôme [sic] dit que ce cheveu était un don divin (θησαυρὸς παρὰ θεοῦ) et M. Svoronos s’est très ingénieusement souvenu de l’histoire parallèle contée par Apollodore (I, 45), suivant laquelle Poséidon conféra l’immortalité à son petit-fils Pterelaos en plantant dans sa tête un cheveu d’or. Il aurait pu citer aussi le vers de Virgile, où l’on voit Proserpine arracher de la tête de Didon le cheveu d’or, flavum crinem, pour lui faciliter le passage de vie à trépas (1). 

                                                             S[alomon] R[einach]

 

(1) Cf. Revue critique, 1898, II, p. 122, où j’ai été le premier, je crois, à expliquer le flavus crinis de Didon.