Migeon, Gaston: Chefs-d’œuvre d’art japonais. In-folio, 28 p. et 100 pl.
(Paris, Ateliers photomécaniques D.-A. Longuet 1905)
Compte rendu par Jean-Joseph Marquet de Vasselot, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 375-376
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Gaston Migeon. Chefs-d’œuvre d’art japonais. Paris, Ateliers photomécaniques D.-A. Longuet, 1905 ; in-folio, 28 p. et 100 pl.


          Tous les travailleurs savent aujourd’hui quel profit ils peuvent tirer de recueils copieusement illustrés, où les monuments soient groupés méthodiquement. C’est là ce qui explique, par exemple, le succès de l’Album de sculpture française publié l’an dernier par MM. Vitry et Brière. Dans la même série paraît aujourd’hui un nouveau volume, consacré à l’art du Japon. Il a pour auteur M. Migeon, à qui revient, comme l’on sait, le mérite d’avoir créé au Louvre, il y a maintenant une douzaine d’années, la section d’art japonais.

          M. Migeon a voulu, — il l’explique dans sa préface, — mettre à la disposition des artistes des modèles bien choisis de cet art si captivant, empruntés aux collections parisiennes. Mais il a voulu aussi faire œuvre utile aux archéologues et aux collectionneurs ; et c’est à ce titre que son Album doit être signalé ici. L’histoire de l’art japonais, en effet, est encore mal connue, pour les périodes qui correspondent à notre moyen âge. Les monuments exactement datés sont rares et les textes sur lesquels on pourrait s’appuyer doivent être utilisés avec la plus grande précaution ; car la vanité patriotique, et le grand respect, particulier aux peuples de l’Extrême Orient, pour tout ce qui est ancien, ont amené les écrivains japonais à prendre d’étranges libertés avec l’exactitude historique. C’est surtout par l’étude critique des monuments eux-mêmes que l’on peut actuellement se faire quelque idée de l’ancien art nippon. Aussi doit-on être très reconnaissant à M. Migeon d’avoir mis à notre disposition les richesses très considérables que renferment les collections parisiennes. Il faut souhaiter que son exemple soit suivi dans d’autres pays d’Occident ; mais, autant que nous en puissions juger, si la récolte y sera abondante, plus d’ivraie se trouvera mêlée au bon grain.

                               J[ean]-J[oseph] M[arquet] de V[asselot]