Schliz, A.: Fränkische und alamannische Kunsttätigkeit im frühen Mittelalter nach dem Bestand der Schwæbischen Grabfelder. In-8, 63 p. et 5 pl.
(Heilbronn, Historischer Verein 1904)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 4 (4e série), 1904-2, p. 144
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A. Schliz. Fränkische und alamannische Kunsttätigkeit im frühen Mittelalter nach dem Bestand der Schwæbischen Grabfelder. In-8, 63 p. et 5 pl. Heilbronn, Historischer Verein, 1904.


          On trouvera dans ce livre de très utiles renseignements statistiques concernant les nécropoles barbares de la Souabe, avec de bonnes photographies réunissant des objets de parure, des armes, des vases, etc., de Heilbronn-Böckingen, Horkheim et autres lieux. La description de la nécropole de Rosenberg près de Heilbronn est particulièrement intéressante. C’est un cimetière alamannique appartenant à la fin du IVe siècle, où presque tous les objets sont gallo-romains, avec de rares influences gothiques (romano-orientales) ; il appartient à cette classe de nécropoles du début des invasions qui ont été récemment étudiées dans la nouvelle série des Alterthümer de Lindenschmit (t. V, pl. 4-6). Une des trouvailles est une cuiller d’argent avec l’inscription ; Posenna vivas. M. Holder a déclaré, avec raison, que ce n’était pas un nom celtique ; M. Henning y a reconnu un nom rhétique, à rapprocher de Pozennus (trois fois à Saint-Gall depuis le IXe siècle), dont on trouve le féminin Pozenna. Appien mentionne précisément un peuple des Ποσηναί, dont il fait un rameau des Iapodes (Illyr., XXI). Une inscription d’Augsbourg (Rhétie romaine) est l’épitaphe de Pusinna conjux dulcissima (C. I. L., III, 5846). En Grande-Bretagne, une Titallinia Pusitta est dite expressément civis Raeta (C. I. L., VII, 972). On remarquera, à ce propos, que Posenna-Pozenna rappelle Porsenna, qu’il y a d’autres affinités entre les noms étrusques et les noms rhétiques, enfin que le diminutif en -itta (Pusitta) est probablement étrusque, ayant été introduit dans l’onomastique latine, suivant toute apparence, par l’étruscomane Claude (cf. Chroniques d’Orient, t. II, p. 127 = Rev. archéol., 1892, I, p. 430). 

          M. Schliz pense que dans les nécropoles souabes la part qui revient aux Francs est assez faible et qu’il n’y a aucune raison, du moins en Allemagne, de qualifier ce style de mérovingien. En revanche, il y a lieu d’admettre, vers le VIIe siècle, un nouveau courant d’influences romano-orientales (byzantines) sur l’industrie des Alamans et de celle-ci sur l’industrie franque. M. Schliz est un lecteur attentif du grand ouvrage de M. Riegl ; moi aussi ; mais il serait bon de ne pas lui emprunter ses grands mots composées (tels que gotisch-oströmisch) sans avoir d’abord fait effort pour les définir. Oui ou non, cela signifie-t-il « byzantin » ? 

                                               S[alomon] R[einach]