Poëte, Marcel: Les Primitifs parisiens. Étude Sur la peinture et la miniature à Paris, du XIVe siècle à la Renaissance. In-8, 74 p., avec simili-gravures hors texte.
(Paris, Champion 1904)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 4 (4e série), 1904-2, p. 152-153
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Marcel Poëte. Les Primitifs parisiens. Étude Sur la peinture et la miniature à Paris, du XIVe siècle à la Renaissance. Paris, Champion, 1904. In-8, 74 p., avec simili-gravures hors texte.


          Brochure fort intéressante, qui contient un exposé clair et détaillé de nos sources d’information sur l’art parisien au XIVe et au XVe siècle. Il faudrait, pour cette époque et pour d’autres plus récentes, un recueil analogue aux Schriftquellen d’Overbeck ; en attendant qu’on nous le donne, on est heureux de posséder un petit guide bibliographique comme celui-ci.

          L’auteur ne se contente pas d’être bibliographe ; il a des idées et les expose fort bien. « L’art pour l’art, dit-il, est une conception toute moderne...

Au moyen âge, l’artiste est un ouvrier qui travaille pour son temps et à la mode de son temps. A mesure qu’on s’éloigne du XIVe siècle, la personnalité de l’artiste tend de plus en plus à se dégager... Mais cette personnalité... ne sort guère des limites d’écoles locales, dont la floraison est une des caractéristiques de l’art au XVe siècle. Les débuts de ces écoles sont obscurs ; elles ne se sont épanouies que sous l’action bienfaisante de Mécènes royaux ou princiers ; c’est autour du duc Philippe le Hardi, à Dijon, que se forme, au XIVe siècle, l’école de Bourgogne ; c’est à l’ombre de la Cour royale émigrée au centre de la France qu’éclot, au XVe siècle, l’école de la Loire ; le roi René détermine en Provence un véritable mouvement artistique et l’école à laquelle se rattache l’énigmatique maître de Moulins doit son développement au duc de Bourbon, Pierre II, et à sa femme, la régente Anne de Beaujeu. » 

          P. 18, je crois qu’on ne peut plus dire que le portrait apparaît au XIVe siècle ; les bustes royaux de la chapelle de Saint-Germain sont de 1240 environ. P. 20, il ne fallait pas oublier F. Denis et M. R. de Lasteyrie parmi ceux qui se sont occupés de miniatures. P. 72, une observation nouvelle et intéressante ; il existait à Paris, sous Charles VI, un chasublier du nom de Jean Fouquet, qui mourut en 1418 ou 1419. C’est peut-être le père du grand peintre dont l’Exposition des Primitifs a définitivement consacré la gloire, l’« Albert Dürer français », comme l’a si justement appelé M. Emile Mâle.

                                               S[alomon] R[einach]