Babut, E. Ch.: Le concile de Turin. Essai sur l’histoire des églises provençales au Ve siècle et sur les origines de la monarchie ecclésiastique romaine (417-450). In-8, xi-317 p.
(Paris, Picard 1904)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 4 (4e série), 1904-2, p. 153-154
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E. Ch. Babut. Le concile de Turin. Essai sur l’histoire des églises provençales au Ve siècle et sur les origines de la monarchie ecclésiastique romaine (417-450). Paris, Picard, 1904. In-8, xi-317 p.


          L’auteur croit avoir établi que le concile de Turin s’ouvrit le 22 décembre 417. « La lettre du concile de Turin aux églises gallicanes, rapprochée des lettres contemporaines du pape Zosime, (renouvelle), après plus de quatorze siècles d’oubli, le souvenir d’un conflit ardent entre le siège de Rome et un groupe d’évêques gaulois, soutenus par le siège de Milan ». Ces gallicans eurent le dessous, parce que l’autorité impériale se prononça contre eux. Le concile de Turin avait infirmé le décret du pape Zosime, qui croyait pouvoir disposer librement des églises, comme l’empereur disposait des cités. Vingt-huit ans après, le pape Léon obtint de Valentinien III un édit qui enjoignait aux évêques de Gaule d’accepter, sous peine de poursuites pour lèse-majesté, les décrets du pape de Rome. Ainsi « le pouvoir impérial a eu bien plus de part qu’on ne l’a pensé jusqu’à présent à l’établissement de la monarchie ecclésiastique romaine » (p. x). Et l’auteur ajoute, en guise de conclusion (p. 211) ; « Si nos canonistes du XVIIe et du XVIIIe siècle avaient reconnu la date et la signification de la Lettre synodale (de Turin), ils auraient rendu le concile de Turin célèbre. Tous les défenseurs des libertés gallicanes auraient autorisé leur résistance aux prétentions ultramontaines de ce précédent antique et décisif. L’assemblée de 1682 se fût placée sous le patronage de l’assemblée de 417. »

          Reste à savoir si la date assignée par M. Babut à la lettre synodale, qui nous est parvenue sans date, sera acceptée par les juges compétents. Je le souhaite, car ce livre est bien écrit, les conclusions en sont nouvelles et il serait dommage qu’une thèse aussi bien construite reposât sur des fondations mal assurées.

                                               S[alomon] R[einach]