W. Schultz. Das Farbenempfindungssystem der Hellenen. Leipzig, Barth, 1904. In-8, 227 p., avec 3 planches en couleur.

Depuis Scaliger (1557), on a souvent insisté sur l’incertitude des désignations des couleurs chez les Grecs. Cette question est différente de celle, soulevée par M. Magnus en 1877, de l’évolution du sens des couleurs. Sur cette dernière, M. Schultz se montre très réservé ; il admet toutefois (p. 94) que, comparé au nôtre, le sens des couleurs des Hellènes était « réduit » (reduziert) et offrait des anomalies importantes. M. Schultz a travaillé en philologue, mais à la fois pour les philologues et le commun des lecteurs : tous les textes, en dehors des simples assertions de lexicographes, sont non seulement transcrits, mais traduits. Il a tenu grand compte des restes de la peinture antique et a longuement étudié le Zeus assis d’Eleusis, dont il a donné (pl. II) une reproduction en couleurs. Voici sa conclusion à ce sujet (p. 149) ; « Les anomalies de la peinture trouvent une explication suffisante dans l’hypothèse de la cécité chromatique (Farbenblindheit) de l’artiste, de celui qui lui a fait la commande et des juges de son œuvre. » M. Schultz ne considère pas comme admissible que les couleurs de cette peinture se soient altérées par l’effet du temps (p. 141).

[Salomon Reinach]

Site conçu par Lorenz Baumer et François Queyrel et réalisé par Lorenz Baumer, 2006/7