Pontremoli, E. - Haussoullier, B.: Didymes. Fouilles de 1895 et 1896. Gr. in-4, 212 p., avec 20 planches et de nombreuses gravures dans le texte.
(Paris, Leroux 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 4 (4e série), 1904-2, p. 292
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E. Pontremoli et B. Haussoullier. Didymes. Fouilles de 1895 et 1896. Paris, Leroux, 1903. Gr. in-4, 212 p., avec 20 planches et de nombreuses gravures dans le texte.


Cyriaque d’Ancône visita, en 1446, les ruines de Didymes. En 1765, elles furent étudiées par les Anglais de la Société des Dilettanti ; Rayet et Thomas y commencèrent des fouilles en 1873-75 ; en 1895-96, MM. Haussoullier et Pontremoli déblayèrent la façade principale du temple. Il faudrait, pour achever le travail, de très grosses sommes requises, en partie, pour l’expropriation de tout un village. Mais l’excellente besogne faite par les deux derniers explorateurs a du moins eu pour résultat de nous faire connaître les éléments très importants et d’un intérêt artistique considérable d’un des plus grands temples ioniques de l’Asie ; elle nous a rendu aussi une longue série d’inscriptions dont M. Haussoullier a déjà tiré parti, en 1902, pour écrire l’histoire de Milet et du Didyméion. 

          Après avoir résumé les travaux antérieurs, les auteurs abordent (p. 59) l’exposé du résultat de leurs fouilles ; 1° les éléments de la façade, de la base au sommet ; 2° le prodromos, nom fourni par les comptes de construction du temple.

          D’admirables planches font connaître les volutes des chapiteaux, ornés de bustes d’Apollon et de Zeus ; ce sont des œuvres décoratives du plus grand style, exécutées sous l’influence de l’école de Pergame (p. 171). En général, l’illustration de cet ouvrage, états actuels et restitutions, est une des plus belles et des plus instructives que l’on puisse voir.

          Le livre II (p. 97) aborde l’histoire du temple d’Apollon ; le livre III (p. 125) en précise l’importance dans l’histoire de l’architecture ionique. « Aujourd’hui les fouilles de Didymes suffisent à nous apprendre que ces classements [de Rayet] sont trop simples et trop rigoureux et, pour notre part, nous n’attribuerions plus à une seule école le temple de Priène et le mausolée d’Halicarnasse, le temple d’Éphèse, le temple de Didymes ». Le temple de Didymes et l’Artémision d’Éphèse ont tant de caractères communs qu’« il faut nous représenter Paeonios amenant à Didymes entrepreneurs, contremaîtres et même ouvriers qu’il avait employés à Ephèse » (p. 183, 184). « Tout en s’inspirant de leurs devanciers, Daphnis et Paeonios ne les ont pas servilement copiés. L’ordre qu’ils ont adopté n’est ni celui de Priène, ni celui d’Éphèse ; bases et chapiteaux, chapiteaux ordinaires ou chapiteaux à têtes de dieux, sont de leur invention » (p. 184).

                                               S[alomon] R[einach]