Coppens, Urbain: Le palais de Caïphe et le nouveau jardin Saint-Pierre des Pères Assomptionistes au Mont Sion. In-8, 95 p., avec plans et figures.
(Paris, Picard 1904)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 4 (4e série), 1904-2, p. 442
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Le P. Urbain Coppens, O. F. M. Le palais de Caïphe et le nouveau jardin Saint-Pierre des Pères Assomptionistes au Mont Sion. Paris, Picard, 1904. In-8, 95 p., avec plans et figures.


Monstratorum jurgia. Jusqu’en 1904, les R. P. Assomptionistes ont enseigné aux pèlerins que le palais de Caïphe s’élevait à proximité du cénacle, dans la propriété des Arméniens, et que le lieu des larmes de saint Pierre (grotte du Gallicantus) était sis sur le flanc oriental du mont Sion. En 1904, les R. P. Assomptionistes ont publié un nouveau guide, intitulé La Palestine, où ils enseignent que le palais de Caïphe, la grotte des larmes de saint Pierre, la basilique construite sur les ruines du palais de Caïphe, l’église construite au-dessus de la grotte, ne se trouvent plus là où tant de générations de pèlerins les ont cherchés, mais dans la propriété desdits R. P. Assomptionistes, qui vient d’être baptisée, à ce titre, du nom de Jardin Saint-Pierre. Ce déplacement de sites vénérés n’est pas accepté par le R. P. Urbain Coppens, qui reproche aux R. P. Assomptionistes d’avoir fait cas d’un document arménien frauduleux, publié par le R. P. Léonce Alishan en 1884 et argué de fraude, dès 1899, par M. Clermont-Ganneau. Ce ne sont pas les Bénédictins qui se permettraient de pareilles imprudences ; « Il leur répugnera toujours de prêter leur autorité, même indirectement, à une entreprise où les plus vénérables sanctuaires sont manipulés comme on ferait d’un jeu de cartes ». Mais qu’importe aux Assomptionistes ! « Ne peuvent-ils pas compter sur une presse puissante et sur la docilité des pèlerins de pénitence ? » En effet, rien n’est docile comme un pèlerin, même non pénitent ; le cicerone a toujours beau jeu avec lui ; 

                    Herceas, monstrator ait, non respicis aras ?

Et le poète ne dit point que César ne se soit pas retourné.

                                               S[alomon] R[einach]