Demmin, Auguste: Guide de l’amateur de Faïences et porcelaines, poteries, terres cuites, peinture sur lave et émaux. Un fort volume in-18 de 576 pages. Nouvelle édition
(Paris, Jules Renouard 1863)
Compte rendu par S. P., Revue Archéologique 8, 1863-4, 2e série, p. 456
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Guide de l’amateur de Faïences et porcelaines, poteries, terres cuites, peinture sur lave et émaux. Un fort volume in-18 de 576 pages, par M. Au­guste Demmin. Nouvelle édition, 1863, chez Ve Jules Renouard.


Après avoir étudié toutes les parties de l’art céramique, un collection­neur aussi patient qu’éclairé, M. Demmin, a voulu mettre ses nombreuses connaissances à la portée des gens du monde et des amateurs intelligents, « afin de propager, dit-il, des études qui méritent de devenir plus géné­rales et plus répandues qu’elles ne le sont aujourd’hui. » Il a donc réuni, pour en former un véritable Guide de l’amateur, toutes les notions histo­riques et les recherches archéologiques qui concernent les faïences, pote­ries, terres cuites, etc., des fabriques françaises et étrangères, depuis leur origine jusqu’à nos jours. Commencé de bonne heure et poursuivi sans interruption depuis plusieurs années, son travail s’améliorant, se perfec­tionnant sans cesse, surtout dans cette nouvelle édition, est ainsi devenu le « Manuel » le plus complet et le plus facile à consulter, grâce à la mé­thode excellente que l’auteur a su y introduire, et dans lequel le collec­tionneur peut trouver sans ennui, sans fatigue, non seulement tous les renseignements artistiques ou chronologiques dont il peut avoir besoin pour la connaissance des pièces qu’il étudie, mais de plus les marques, monogrammes, signes caractéristiques des fabricants, avec leur biographie abrégée, l’histoire analytique de leurs travaux et celle des établissements qu’ils ont fondés ou continués. On comprend dès lors comment, malgré la nature toute spéciale d’un pareil ouvrage, il n’ait pas fallu plus de quelques mois pour épuiser les trois mille exemplaires de la première édi­tion. Celle-ci aura, nous n’en doutons pas, un succès plus rapide encore, car elle est, non pas seulement augmentée, mais doublée quant à la ma­tière, aux marques et aux monogrammes qui y sont gravés au nombre de huit cent cinquante dans le texte. « Malgré cela je me suis appliqué, dit l’auteur, à conserver pour la partie technique la sobriété primitive. » Nous ne saurions trop l’en féliciter, quoique sous ce rapport sa science ne soit ni moins exacte ni moins intéressante que sous le rapport historique, artistique ou littéraire. Mais la nature même de son livre lui faisait une loi d’être précis et concis, et il a su l’être sans aridité ni sécheresse. Les érudits sévères lui reprocheront plutôt d’avoir parfois trop cédé aux agré­ments de l’imagination. L’ouvrage est accompagné d’une étude dans laquelle M. Demmin esquisse à grands traits, comme un homme qui pos­sède à fond son sujet, l’histoire de l’art céramique, ses origines, ses pro­cédés et ses vicissitudes. Nous regrettons seulement que l’auteur n’ait pas connu ni compris, dans son énumération des fabriques de faïences du Nivernais, celle de Varzy (arrondissement de Clamecy, Nièvre), qui fut fon­dée en 1794 et qui produisit principalement des faïences révolutionnaires dans le genre de celles dont M. Champfleury a formé une si belle collection. On en trouve, grâce aux soins de M. Grasset, conservateur, de très-beaux échantillons au musée de Varzy.

S. P.