Gsell, S.: Atlas archéologique de l’Algérie. Fascicule I.
(Alger, Jourdan 1902)
Compte rendu par Paul Monceaux, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 176-177
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Gsell. Atlas archéologique de l’Algérie. — Fascicule I, Alger, Jourdan, 1902.


          On sait le grand service que rend aux études africaines l’Atlas archéologique de la Tunisie, au 50.000e, dont trente-six feuilles ont paru. Le Gouvernement général de l’Algérie, dont on ne saurait trop louer l’initiative, a entrepris une publication analogue. Il a confié cette publication à M. Gsell, qui, pour cet honneur et cette lourde tâche, était tout désigné par ses travaux antérieurs, ses fouilles, ses voyages et chroniques archéologiques, son recueil des Monuments antiques du pays. Le nom seul de l’auteur dit assez ce que vaut l’œuvre. L’Atlas archéologique de l’Algérie est une édition spéciale des belles cartes, d’une netteté remarquable, qui ont été dressées par le Service géographique de l’armée. On a choisi l’échelle du 200.000e, suffisante pour une contrée où les ruines sont généralement moins nombreuses qu’en Tunisie ; le format, d’ailleurs, est commode, et l’on a chance d’aboutir plus vite. Les noms anciens et les chiffres qui indiquent les ruines ont été ajoutés en rouge sur les cartes de nos officiers. L’ouvrage complet comprendra cinquante et une cartes, en six ou sept fascicules. Le premier fascicule, qui a paru l’été dernier, se compose de huit feuilles ; nos 4 (Cherchel), 5 (Alger), 11 (Bosquet), 12 (Orléansville), 20 (Oran), 21 (Mostaganem), 30 (Nemours), 31 (Tlemcen). C’est, on le voit, presque toute la côte occidentale de l’Algérie, depuis Alger jusqu’à la frontière du Maroc ; et quelques feuilles nous conduisent assez loin dans l’intérieur, jusqu’à Tlemcen et Orléansville. Chaque feuille est accompagnée d’un très intéressant texte explicatif, plus détaillé que dans l’Atlas de Tunisie. M. Gsell y résume les travaux des savants et des voyageurs, les notices de nos officiers des brigades topographiques ; dans le présent fascicule, il a utilisé surtout les notes publiées par le colonel Mercier dans le Bulletin du Comité. Aux données recueillies par ses devanciers, M. Gsell ajoute beaucoup ; il a exploré lui-même la plupart des régions qu’il décrit, et il renouvelle tout par la sûreté de sa méthode critique. Pour chaque localité, il passe en revue les identifications proposées, l’histoire de la ville antique, les renseignements de tout genre fournis par les auteurs ou les inscriptions, les différentes ruines, les antiquités diverses, les routes ; souvent la notice est accompagnée d’un plan. Ces monographies, très précises et complètes, résument tout ce qu’on sait sur chaque ville, et elles seront fort utiles à consulter. Nous citerons notamment les notices sur Cherchel et Tipasa, sur Alger et Matifou, sur Ténès et Orléansville, sur Saint-Leu, Arbal, Aïn-Temouchent, Tlemcen, et Lamoricière. Ce premier fascicule fait désirer beaucoup la suite de l’ouvrage. Mais la tâche est si lourde que M. Gsell appelle des collaborateurs. Espérons que cet appel sera entendu, et remercions l’auteur pour le nouveau service qu’il rend aux études africaines.

                                                             Paul Monceaux