Charles Marteaux et Marc Le Roux. Voie romaine de Boutae à Casuaria. Extrait de la Revue savoisienne, 1903.

          Dans ce nouveau travail, le quatrième d’une série d’intéressants opuscules sur les antiquités gallo-romaines du musée d’Annecy, les deux auteurs étudient le tracé des voies antiques qui bordaient le lac de la Haute-Savoie ; au couchant une grande voie impériale, reliant Casuaria (auj. Viuz-Faverges) à Boutae (Les Fins d’Annecy) ; à l’est, une petite via vicinalis, simple chemin de desserte, non pavé.

          Chemin faisant, MM. Marteaux et Le Roux donnent la description détaillée des vestiges d’antiquités recueillies dans le voisinage. Ce relevé méthodique et substantiel, dressé par localités, ne peut s’analyser. On doit noter toutefois deux trouvailles qui se rattachent à des questions assez énigmatiques d’archéologie gallo-romaine. C’est d’abord une statuette en fer fondu, provenant de Veyrier. Elle représente un cheval d’une exécution assez rude, assurément coulé dans un moule, car les sutures des demi-valves apparaissent sur le poitrail et le dos de l’animal. Mais cet objet a été retiré du lac d’Annecy et il est bien difficile de lui assigner une date. On pourrait dresser toute une liste de statuettes de fonte classées comme antiques. Or, jusqu’à ce jour, aucune de ces trouvailles ne provient de fouilles méthodiques ou d’un gisement bien déterminé. Il convient donc de ne les accueillir qu’avec réserve. Je suis tenté d’en dire autant pour la figurine égyptiennne [sic] en terre cuite à glaçure verte, qui est donnée comme ayant été trouvée en 1835 à 1m,50 de profondeur dans les fondations d’une maison de la rue du Faubourg de Bœuf, à Annecy. On a signalé, il est vrai, à Rome et à Pompéi, des découvertes certaines de figurines égyptiennes émaillées (Annali, 1882, p. 5-58 ; Mon. Inst., XI, pl. 37 ; Not. d. Scavi, 1892, p. 84) ; mais ces objets sont si abondants dans la vallée du Nil qu’à toutes les époques elles ont pu être recueillies et rapportées par des voyageurs. M. Guimet a bien donné dans cette Revue (1900, 1, p. 74) une petite statistique de Oushabiti, trouvés, dit-on, sur le sol de la Gaule. Leur état-civil a été plus souvent dressé par des marchands d’antiquités que par des fouilleurs dignes de foi.

                                               J[oseph] D[échelette]

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