Mach, Edmund von: Greek sculpture. Its spirit and principles. In-8, xviii-357 p., avec 40 planches.
(Boston, Ginn 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 425
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Edmund von Mach. Greek sculpture. Its spirit and principles. Boston, Ginn, 1903. In-8, xviii-357 p., avec 40 planches.


          Ce livre est bien illustré, mais le texte n’est qu’un bavardage assez vulgaire, écrit dans une langue de journaliste. Voici, par exemple, ce que l’auteur trouve à dire de la décoration mycénienne ; « The majority of the patterns are fanciful decorations of the artist’s mind, but they are never grotesque or complex or overdone ; they are simple spirals, circles, curves, or other unpretentious figures » (p. 82). P. 95, M. von Mach m’apprend qu’il ne subsiste de l’antiquité qu’une seule statue en or, laquelle est à Madrid ; il ne désigne pas autrement cette statue, que je ne connais pas, mais le fait qu’il avance avec tant d’assurance est controuvé. P. 115, Polyclète a sculpté un athlète avec la jambe droite en avant « perhaps in order to show that his athlète was not taking his first step ». P. 119, il paraît qu’on dit en français « prendre les jambes sous les bras » et que cette locution sert à expliquer l’Artémis-Niké de Délos. Voici un échantillon du style admiratif de M. von M. ; il s’agit des figures féminines du bas-relief de Thasos au Louvre ; « The beauty of the girls immediately following the gods is evident ». Si c’est évident, on pouvait s’en tenir là. J’en ferais volontiers autant ; mais il faut dire quelques mots des notes en petits caractères imprimées à la fin du volume. Elles sont souvent naïves, la plupart du temps oiseuses, quelquefois absurdes. En voici une sur les statues archaïques de l’Acropole (je traduis) ; « Pour la découverte récente (!) de statues à Athènes, voir les principaux (!) journaux archéologiques. Elles sont décrites dans le grand catalogue officiel des musées d’Athènes ». Quel grand catalogue ? Une des mésaventures ordinaires des auteurs incompétents consiste à citer ainsi des ouvrages qui n’existent pas, en oubliant, par contre, de citer les meilleurs, parce qu’ils n’ont pas pris le temps de les lire (1). 

                                                             S[alomon] R[einach]

(1) La bibliographie, p. 343-345, est fantastique. Parmi les périodiques, M. v. M. cite la Gazette archéologique (éteinte en 1888) et ignore les Monuments Piot, les Athenische Mittheilungen, le Bulletin de corresp. hellénique, etc.